« 9 produits de soins sur 10 contiennent encore des microplastiques », alertent les ONG. Crédit : Adobe Stock
L’alliance Rethink Plastic, la Plastic Soup Foundation et 20 marques de cosmétiques demandent à la Commission européenne d’appliquer une législation « décisive, cohérente et rapide » sur l’élimination des microplastiques dans les produits de beauté.
« Rien qu’en Europe, 7 kg de plastiques provenant de cosmétiques sont rejetés dans l’environnement chaque minute ». C’est avec ce constat alarmant que la Plastic Soup Foundation, l’alliance Rethink Plastic et une vingtaine de marques de cosmétiques expriment, dans une lettre adressée à la Commission européenne, l’urgence d’une prohibition des microplastiques ajoutés intentionnellement dans les produits de beauté.
Alors que des alternatives existent, « 9 produits de soins sur 10 contiennent encore des microplastiques », alertent les associations engagées. Et pour cause, une période de transition exceptionnellement longue. Dans ce contexte, le collectif d’organisations et de marques se saisit de la réunion du Comité REACH, prévue le 1er mars, afin de soutenir la proposition d’une restriction qui inclut tous les microplastiques, y compris les nanoplastiques, et toutes les utilisations non essentielles dans son champ d’application final. « Avec d’autres marques exemptes de microplastiques, nous demandons instamment à la Commission européenne de mettre en œuvre de toute urgence une législation décisive, cohérente et rapide sur l’élimination des microplastiques. Nous estimons que rien ne justifie la période de transition exceptionnellement longue de 12 ans, alors que les marques de cosmétiques naturels certifiés comme Weleda montrent qu’il a toujours été possible de travailler sans utiliser de microplastiques », commente Nataliya Yarmolenko, directrice commerciale chez Weleda.
Refus des autorisations
Au cours de la réunion du Comité REACH, la Commission européenne proposera notamment une discussion et éventuellement un vote sur le projet de règlement de la Commission modifiant l’annexe XVII du règlement REACH (CE) n°1907/2006 en ce qui concerne les microplastiques ; une discussion et un vote sur plusieurs demandes d’autorisation, notamment pour l’utilisation de DEHP (DEZA a.s.) et de dichromate de sodium (Ilario Ormezzano et Gruppo Colle). Des propositions félicitées par l’alliance Rethink Plastic, la Plastic Soup Foundation et les marques de cosmétiques exemptes de microplastiques.
Ces dernières soutiennent ainsi la décision de la Commission de refuser l’autorisation accordée à l’industriel DEZA pour l’utilisation de DEHP, un produit chimique reprotoxique et perturbateur endocrinien, dans la production de PVC souple. De même, les associations approuvent la décision de la Commission européenne de refuser l’autorisation pour l’utilisation de dichromate de sodium par les entreprises Gruppo Colle et Ilario Ormezzano Sai Spa.