La chaleur renouvelable et de récupération, grande oubliée du débat énergétique français ? Pour lui redonner une place, les acteurs de la filière présentent le « Plan Marshall » à la ministre de la Transition énergétique.
Alors que le gouvernement prépare la prochaine Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), les acteurs de la chaleur renouvelable et de récupération déplorent une filière encore trop souvent ignorée du débat énergétique actuel en France. Soucieux de développer cette source d’énergie, ces derniers ont remis une proposition de « Plan Marshall » à Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. Objectif : transformer, d’ici 2030, 54 % de la chaleur consommée en France en énergie renouvelable, locale et compétitive.
La chaleur renouvelable et de récupération représente près de la moitié de la consommation énergétique du pays et dépend encore majoritairement d’énergies fossiles importées. Dans leur plan, les acteurs de la filière souhaitent « éviter l’émission de 62 millions de tonnes de CO2 chaque année, de générer des économies pour les finances publiques en effaçant plus de 15 milliards d’euros d’importations d’énergies fossiles ». Celui-ci serait également bénéfique pour la souveraineté énergétique de la France et de l’Europe en permettant de valoriser des ressources disponibles sur les territoires.
Pour atteindre cette ambition, des propositions législatives et réglementaires seraient nécessaires, ainsi qu’une augmentation pluriannuelle du Fonds chaleur. Les acteurs de la filière appellent notamment à augmenter l’enveloppe du Fonds pour 2023 à 750 millions d’euros pour lancer tous les projets déjà transmis à l’Ademe.