D’ici deux ans, les consommateurs pourront retourner les bouteilles et pots en verre usagés. Ce retour de la consigne, annoncé par la secrétaire d’État à l’Écologie, Bérangère Couillard, est salué par certaines associations et décrié par d’autres.
Disparue dans les années 1990, la consigne s’apprête à faire son grand retour dans les supermarchés et hypermarchés dans deux ans. Après plusieurs semaines de concertation, la secrétaire d’État à l’Écologie, Bérangère Couillard, a déclaré jeudi 22 juin la réintroduction de ce dispositif qui permettra aux consommateurs de rapporter leurs bouteilles et pots en verre vides en vue d’encourager le réemploi et de contribuer à la fin des emballages plastiques à usage unique d’ici 2040.
Des expérimentations seront lancées dès l’année prochaine dans les hypermarchés volontaires dont le groupe Carrefour. Une fois que le réseau de consigne sera déployé d’ici deux ans, les enseignes alimentaires auront l’obligation de reprendre bouteilles et pots en verre vides rapportés par les consommateurs.
Outre la consigne pour le verre, d’autres leviers pour mettre fin à la pollution plastique ont été évoqués par la secrétaire d’État à l’Écologie. Il est question d’établir un bonus/malus sur la collecte des bouteilles plastiques pour les collectivités, afin de favoriser la réduction des déchets. L’interdiction de certains plastiques non recyclables à partir de 2025 est également envisagée, avec une volonté d’atteindre 100 % de plastique recyclé d’ici cette date. Enfin, la possibilité d’une tarification incitative, qui vise à réduire le volume des ordures ménagères résiduelles et à augmenter le tri.
Bien accueillie par les associations …
Cette annonce a été largement attendue par les associations environnementales depuis les discussions sur la loi anti-gaspillage (Agec) en 2019. Zero Waste France se réjouit de ce retour à la consigne mais appelle désormais à la publication d’un décret rapide pour concrétiser la mise en place de ce dispositif et recommande une réglementation contraignante pour les acteurs économiques. « Il faudra imposer aux distributeurs la reprise des contenants en verre consignés, mais aussi et surtout augmenter les proportions d’emballages consignés pour réemploi à mettre chaque année sur le marché, et assurer un financement des structures de lavage », souligne Charlotte Soulary, responsable du plaidoyer de l’association.
Sentiment partagé par Surfrider Foundation Europe qui insiste sur le déploiement de mesures concrètes de réduction des emballages pour prévenir la pollution plastique à la source et atteindre les objectifs de la loi Agec.
… mais contestée
Une annonce « surprise », dénote l’association Intercommunalités de France. Dans un communiqué, l’association exprime son « étonnement » et appelle la secrétaire d’État à l’Écologie à dissiper la confusion entourant ce projet de « fausse consigne pour recyclage » qui serait encouragé par « une vaste campagne de lobbying à l’échelle européenne lancée par certains industriels pour verdir l’image de la bouteille en plastique jetable ».
Les Intercommunalités de France recommandent au gouvernement d’abandonner ce projet de et de se concentrer sur la mise en œuvre des propositions concertées avec les parties prenantes.