Le Conseil économique et environnemental a publié le 25 octobre un rapport préoccupant sur l’état de la société française. Il note notamment un niveau d’éco-anxiété encore jamais atteint, une conscience accrue des inégalités, et appelle les pouvoirs publics à réagir « sans attendre ».
Niveau record d’éco-anxiété, perception aiguë des inégalités et de la baisse du pouvoir d’achat. Les conclusions du Rapport Annuel sur l’Etat de la France (RAEF) en 2023 adopté le 25 octobre par le Conseil économique et environnemental (Cese) sont préoccupantes. Le document vise à poser un diagnostic sur l’état de la société et dessiner des pistes d’action. Il s’appuie sur le ressenti de la population et des analyses d’indicateurs alternatifs au PIB.
Le rapport souligne dans un premier temps la « perception aiguë » des inégalités et de leurs conséquences sur l’accès à l’emploi, l’éducation, la santé, les services publics et la mobilité. Pour 67 % des Français, le premier facteur d’inégalités est le lieu de résidence (urbain ou rural, centre-ville ou banlieue). S’ensuivent celles liées à l’origine géographique ou culturelle pour 63 % des sondés, et à la couleur de peau pour 62 % d’entre eux.
Côté pouvoir d’achat, le rapport met en exergue la difficulté pour une partie de la population à atteindre un « niveau de vie décent », qui assure une vie familiale, sociale et professionnelle correcte. La moitié des Français interrogés déclarent que leur pouvoir d’achat répond tout juste à leurs besoins essentiels, ou n’y répond pas.
Enfin, le rapport souligne un niveau d’éco-anxiété encore jamais mesuré en France : 8 personnes sur 10 se disent inquiètes face au réchauffement climatique.
« La montée de l’agressivité liée aux difficultés d’accès au droit, l’augmentation du sentiment d’injustice et d’abandon de la part des pouvoirs publics, l’expression d’une angoisse envers l’avenir ou encore la difficulté des acteurs de terrain à répondre aux demandes, révélées par le baromètre du CNLE [Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale], doivent être surveillées de près », indique également le document. Face à ce constat, le Cese appelle les pouvoirs publics à agir « sans attendre » « pour une transition juste et à la hauteur des inquiétudes de la population française ».