Prise de conscience de nouveaux enjeux environnementaux, soutiens financiers, réglementation plus sévère, communication aisée... Le secteur de l'environnement est alléchant pour qui veut créer son entreprise. Mais n'est pas entrepreneur qui veut. « Nos principaux traits de caractère ? Le goût du risque et de la ténacité », résume Marc Bauzet, directeur commercial de Naskeo Environnement, une entreprise née en 2005 et spécialisée dans la méthanisation (lire EM n° 1643, p. 66). Car en dépit d'un contexte jugé plutôt favorable, le défi reste entier. Certains marchés (notamment publics) ne sont pas facilement accessibles. Et la levée de fonds est parfois un parcours du combattant (lire EM n° 1602, p. 94). « Il ne faut pas se décourager et être convaincant, donc convaincu. Ce qui implique une vraie adhésion aux enjeux environnementaux », souligne Didier Landaud, P-DG d'Emix, un fabricant de plaquettes de silicium. Enfin, la persévérance est une qualité indispensable pour qui veut imposer une nouvelle technologie, laquelle est souvent à l'origine d'une création d'entreprise. C'est là qu'entre en jeu le profil du créateur. Du chercheur habitué des paillasses à l'ingénieur frais émoulu de l'école, leur parcours professionnel est divers, mais il repose souvent sur une formation technique, en général d'ingénieur. Indépendantet entreprenant Certains jeunes entrepreneurs jugent la sortie de l'école comme le moment opportun pour créer leur entreprise. Sans contraintes familiales, ils ont mis à profit la fin de leurs études pour peaufiner leur projet ou ils ont encore le temps de le faire. Certes, la jeunesse peut jouer des tours, mais, très vite, la crédibilité s'acquiert avec la connaissance de la technologie et la capacité à résoudre des problèmes nouveaux. « Notre crédibilité, ce sont les récompenses qui l'ont faite : notre procédé en a remporté plusieurs », s'enorgueille Manuel Roussel, l'un des fondateurs d'Idra Environnement. Pour d'autres, c'est l'expérience qui prévaut. À l'image d'Alcion Environnement, spécialisée dans les COV, ou d'Emix, dans le photovoltaïque. « Dans le conseil technique, l'expérience de l'entreprise est primordiale », souligne l'un des frères Ricard, fondateurs d'Alcion. Didier Landaud, lui, s'appuie sur une première expérience de chef d'entreprise et la connaissance de procédés industriels proches du nouveau brevet. Un profil indépendant et entreprenant se révèle aussi un facteur clé de la réussite. « On est libre de penser, de faire évoluer la technique très vite et à la carte, sans subir les lourdeurs d'une hiérarchie », témoignent en substance tous les créateurs. Cela implique une ouverture d'esprit sur de nouveaux champs de travail. C'est ainsi qu'Alcion s'est lancée dans la photocatalyse. « On est moins sectorisé qu'un groupe, et cette capacité d'adaptation ouvre des opportunités plus grandes de partenariats », y dit-on.