Pour évaluer le risque sanitaire lié à l'ingestion de plantes potagères exposées à un sol ou à un air pollué, on pourrait penser qu'il suffit de prélever une salade et de l'analyser. « Mais la difficulté est de prélever quelque chose de représentatif », souligne Franck Marot, chef de projet à la direction des sites et sols pollués de l'Ademe. Or, jusqu'à présent, les évaluateurs de risque n'avaient aucun critère clair pour orienter leur choix et tirer des conclusions sur la compatibilité entre l'usage d'un potager et une éventuelle pollution. L'Ademe a donc mené avec une quinzaine d'organismes ( Inra, Inéris, Afsset, Ensat, etc.) des travaux pour formaliser une méthode d'échantillonnage des plantes potagères, choisir les parcelles, les espèces à prélever et les périodes qui s'y prêtent le mieux, pour évaluer la part d'autoconsommation des ménages et confronter ensuite les données aux seuils réglementaires des aliments commercialisés. « Quand on creuse, on s'aperçoit que beaucoup de questions étaient sans réponse. Or dans certains cas, le risque sanitaire lié à l'ingestion peut représenter un pourcentage très important du risque global », insiste le spécialiste de l'Ademe. Ce guide en ligne est complété par une base de données (Bappet, pour « Base plantes potagères éléments traces ») qui rassemble les références bibliographiques sur les transferts de polluants aux plantes potagères. Les 128 références représentent des milliers de données qu'un évaluateur peut comparer à sa propre analyse de terrain ou utiliser en mode prédictif (peut-on envisager un potager sur telle zone ?). Les bureaux d'études pourront les enrichir avec leurs propres données.