Avec un an de retard, la France s'apprête à transposer la directive sur la responsabilité environnementale, qui va imposer aux industriels la réparation des atteintes à l'environnement. Le texte européen n'impose pas d'obligation d'assurance, mais la France pourrait suivre en la matière les suggestions du rapport Lepage sur la gouvernance écologique qui la préconisait. Cette évolution va forcer le monde discret de l'assurance à faire son entrée sur le marché complexe de l'environnement. Dans un secteur où la concurrence est rude, de nouvelles offres commencent cependant à apparaître. Si la couverture des risques d'atteintes à l'environnement va progressivement s'étendre avec la publication attendue avant l'été du texte français, les assureurs travaillent déjà sur d'autres solutions plus originales. Ainsi, en matière d'énergies renouvelables, il est aujourd'hui possible d'assurer le transport, l'installation et le fonctionnement d'équipements éoliens ou solaires. Et même de s'assurer contre les aléas de la météo. Metnext, la société créée par Météo France et Nyse Euronext, établit la météosensibilité de votre activité. Un assureur peut ainsi accepter d'assurer une station de ski contre le manque de neige ou un fournisseur d'énergie contre des hivers trop doux... à partir de données fiables sur la variation de la fréquentation touristique ou des ventes de kilowattheures en fonction de la température ou de la pluviométrie. Mais la prudence des assureurs les fait en priorité miser sur la prévention. Forts de l'analyse de l'historique des sinistres, ils veulent encourager les comportements vertueux et fidéliser les clients exemplaires en leur réservant des remises sur le montant des contrats. Si Axa vise les PME engagées dans une certification Iso 14001, Generali leur propose gratuitement à toutes une analyse de vulnérabilité dont les résultats font varier le taux de ristourne. Mais c'est du côté des transports que l'offre est la plus large. Posséder un véhicule propre vaut récompense à la Macif et chez Aviva. La GMF va plus loin en baissant de 10 % le montant des contrats des conducteurs qui ont un abonnement annuel aux transports en commun. Et la Parisienne Assurances intègre dans le calcul des primes à la fois le niveau d'émission de CO2 et le nombre de kilomètres parcourus par mois. Finalement, sur fond de baisse du pouvoir d'achat, le bonus écologique est une voie d'avenir.