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POLLUTIONS

Médicament veut rimer avec environnement

PUBLIÉ LE 1er MAI 2008
LA RÉDACTION
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
On en était resté à l'affaire Cyclamed, cette histoire de médicaments non utilisés rapportés en pharmacie et vendus une deuxième fois. Depuis, les coupables ont été démasqués et, bien qu'amputée de la valorisation humanitaire, la filière existe toujours (« 12 000 à 13 000 tonnes » collectées en 2007, avec financement par le producteur à hauteur de 4,5 Me pour la partie médicament et 12 Me chez Adelphe pour les emballages). Le Leem, groupement des entreprises du médicament, a souhaité aller plus loin et profité du Grenelle de l'environnement pour rédiger une « convention de progrès » déclinant dix actions à mener « dans les trois ans ». Déchets, biodiversité, énergie, eau, risques, le catalogue de bonnes intentions est riche. Mais le chemin encore long. « Nous en sommes encore à la phase de sensibilisation des entreprises », concède Dominique Mangeot, président du comité RSE du Leem. L'industrie du médicament, en effet, n'est pas très prolixe sur le sujet. Un rapide tour des sites Internet des grands noms du secteur nous le confirme. Rien chez Pfizer, ni chez GlaxoSmithKline, une rubrique Développement durable réduite à l'éthique des brevets et aux programmes humanitaires chez Roche. Il n'y a guère que Sanofi-Aventis qui présente une politique HSE complète, avec suivi d'indicateurs (exprimés par unité de valeur créée, par exemple - 5 % de consommation d'eau entre 2005 et 2006 puis entre 2006 et 2007) et objectifs à fin 2008 (réduire de 12 % les émissions directes de CO2 par unité produite par rapport à 2005). « Nos actions vont de l'installation de panneaux solaires, comme à Montpellier, à l'étude des impacts des rejets de médicaments dans l'eau, avec les universités de Montpellier et Poitiers », détaille Antoni Gelonch, responsable développement durable du groupe. Quelques sociétés se sont lancées dans la certification Iso 14001, comme dernièrement le fabricant de microgranules NP Pharm. Besoin de recherches Mais tout le monde n'en est pas là. L'agence de notation Vigeo, que le Leem a sollicitée pour évaluer son rapport RSE 2006, l'exprime bien : elle attribue un 2 (l'équivalent de 3 sur 10) à la politique environnementale de la profession. Parmi les points forts : le souci porté à la biodiversité et la convention passée avec Adelphe. Parmi les faiblesses : une « attitude passive » sur l'affaire Cyclamed, un « engagement limité » sur le management environnemental des sites de production, « l'absence d'engagement » sur la question de l'impact des médicaments sur les milieux naturels. C'est pourquoi ce dernier point est au coeur des engagements du Leem. « Même si c'est souvent davantage le fait des produits vétérinaires, l'impact des antibiotiques, par exemple, mérite plus de recherches », reconnaît Dominique Mangeot. Sanofi-Aventis a mené des études sur vingt-trois médicaments, représentant les deux tiers de son chiffre d'affaires. Pour dix-sept d'entre eux, il a été conclu à l'absence de risque environnemental. Pour les six autres, « le manque de données ne permet pas de statuer ». Pour autant, la découverte d'un risque entraînera-t-elle le retrait du marché ? « Vous me permettrez de ne répondre à la question qu'une fois qu'elle se posera », répond prudemment Antoni Gelonch. Benoît Roig, qui supervise depuis l'École des mines d'Alès le programme européen Knappe (lire EM n° 1658 p. 6), souligne la totale absence de coordination entre les différents travaux d'évaluation. Il ne dresse pas un tableau dramatique de la situation en termes de pollution des milieux mais, pour autant, ne considère pas qu'il ne faille rien faire. « Certaines molécules sont très bien dégradées dans les stations d'épuration et l'environnement, comme l'ibuprofène. À l'inverse, d'autres, comme la carbamazine, un antibiotique, ou certains agents de contraste utilisés en imagerie médicale, sont totalement réfractaires à toute dégradation, explique-t-il. On peut se demander aussi si certains métabolites (les produits de l'assimilation par l'organisme) ne sont pas plus écotoxiques que leur molécule mère. Enfin, un gros travail reste à faire sur l'impact des rejets sur le fonctionnement même des stations d'épuration, notamment celui des antibiotiques sur leur faune bactérienne. » Pour cela, Knappe a inventorié entre 1 500 et 2 000 molécules, dont 135 sont couramment retrouvées dans le milieu naturel. Les équipes de recherche s'appuient également sur les études d'impact environnemental que les laboratoires doivent, depuis 1999, annexer à leurs dossiers d'autorisation de mise sur le marché pour commercialiser un nouveau médicament à l'échelle européenne. Une procédure que le Leem se propose de dupliquer au niveau national. « Malheureusement, 85 % des molécules sur le marché datent d'avant 1999 », donc n'ont pas fait l'objet d'études, souligne Benoît Roig. Pour le chercheur, la balle est moins dans le camp des fabricants, « qui coopèrent activement et s'avèrent bien moins émetteurs que les ménages et les hôpitaux », que dans celui des politiques. Il devient urgent, notamment, d'arrêter une liste de substances prioritaires (a priori cinq) à inclure dans la liste des 33 substances de la directive-cadre sur l'eau. « Dans le New Jersey, 54 molécules pharmaceutiques ont été décelées dans l'eau du robinet », rapporte Benoît Roig. Les politiques sont également très attendus sur la question des Dasri (déchets d'activité de soins à risques infectieux). Depuis le Grenelle, le principe d'une écocontribution, versée par les sociétés mettant sur le marché des produits de soins en autotraitement (seringues, stylos injecteurs, etc.) est acquis, mais le décret d'application n'est toujours pas paru. Et le Leem pas très partant pour financer la filière. « Nous ne nions pas notre part de responsabilité, mais celle-ci est à partager avec les collectivités locales et les patients », affirme-t-il. En attendant, les premières mesures concrètes que la profession entend s'imposer portent sur le CO2. En l'occurrence, sur les véhicules des visiteurs médicaux, « un levier d'action très important puisque chacun des 24 000 visiteurs médicaux parcourt entre 30 000 à 40 000 km par an », selon le Leem. Une formation à l'écoconduite est évoquée.
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