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POLLUTIONS

L'éolien s'intègre sans tension

PUBLIÉ LE 1er JUIN 2008
LA RÉDACTION
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Imaginons que les énergies renouvelables continuent de croître et prennent une part notable dans la production d'électricité. Le réseau électrique pourra-t-il accepter ces énergies produites de façon intermittente sans être déstabilisé, sans risquer le black-out et sans recourir aux centrales fossiles pour compenser la chute de production lors des périodes sans vent ou sans soleil ? Oui, bien mieux qu'on ne l'imaginait, moyennant quelques précautions, pensent aujourd'hui les gestionnaires du réseau. Éolien contre thermique À entendre leurs détracteurs, les énergies renouvelables intermittentes ne seraient pas une solution écologique. « À consommation constante, installer des éoliennes pour produire l'essentiel de notre électricité nous forcerait à construire en plus des centrales thermiques », affirme sur son site1 Jean-Marc Jancovici, consultant. À quoi se substituent réellement les énergies renouvelables ? Pas aux centrales nucléaires, dont la puissance varie très lentement, et qui sert donc de « base ». Peu aux centrales thermiques, qui fonctionnent plutôt en « semi-base », davantage en journée que la nuit. Mais plutôt à l'hydroélectricité, la plus réactive des productions électriques ! « L'énergie éolienne permet d'économiser l'eau des barrages : quand il y a du vent, on ne consomme pas les réserves », constate Benoît Robyns, chercheur à l'université de Lille, spécialisé dans les réseaux électriques. La France dispose de trois régimes de vent différents, en Manche, Méditerranée et Atlantique, si bien que la production totale n'est jamais ni minimale ni maximale, contrairement au Danemark ou à l'Allemagne qui n'ont qu'une source, la mer du Nord. « Sur 1 750 MW de puissance éolienne installée, la puissance en fonctionnement varie presque toujours entre 200 et 1 000 MW, indique Guillaume Duclos, chargé de mission sur les réseaux électriques au Syndicat des énergies renouvelables ( SER). Ce qui est bien inférieur aux évolutions de la consommation, jusqu'à plus de 20 000 MW entre le milieu de la nuit et le pic de 19 heures. » Même avec une puissance installée de 25 000 MW en 2020, comme le souhaite le SER, les variations resteraient bien en deçà. « Sachant gérer les aléas de la consommation, nous saurons gérer ceux des énergies intermittentes, même si c'est moins facile qu'avec des énergies qui démarrent à la demande », indique Jean-Louis Laverzac, de RTE, le gestionnaire du réseau électrique français. 30 %... ou plus Quelle puissance d'énergies intermittentes pouvons-nous développer ? « Le pourcentage d'éolien ne signifie rien au niveau d'un pays : l'Allemagne peut être à 80 % d'énergies renouvelables sans difficulté, à condition d'être raccordée à des voisins possédant d'autres énergies, rappelle Jean-Louis Javerzac. Le chiffre de 30 % maximum d'énergies intermittentes, souvent évoqué, est historiquement lié à l'expérience de la Crète, où cela commençait à poser problème. Mais la Crète est assez isolée, et ce chiffre pourrait probablement être dépassé en Europe. » La France, elle, est connectée avec ses voisins (Grande-Bretagne, Belgique, Allemagne, Suisse, Italie, Espagne) par une quinzaine de lignes à haute tension de 400 000 volts. « Plus l'Europe sera interconnectée, plus il sera possible d'accepter des énergies intermittentes, indique Philippe Rocher, formateur aux énergies renouvelables. Sur une Europe du Danemark au Maroc, il existe toujours des endroits où le vent souffle. » On reste très loin de ces chiffres, avec seulement 0,7 % de l'électricité produite par les éoliennes l'année dernière. Soutenir le réseau Si l'on souhaite que ces énergies se développent harmonieusement, certains points techniques doivent être améliorés. « Il faut des moyens de prévision performants », souligne Jean-Louis Javerzac. Actuellement, ils restent insuffisants. Autre point crucial, la participation des éoliennes à la gestion du réseau. Le 4 novembre 2006, un black-out sur une bonne partie de l'Europe a été évité de peu, suite à une défaillance du réseau allemand. « Une partie des éoliennes se sont déconnectées à cause des sautes de fréquence, alors qu'on avait besoin de leur production, raconte Guillaume Duclos. Mais le problème ne venait pas des éoliennes elles-mêmes : c'est le gestionnaire du réseau qui avait réglé la déconnection des éoliennes lorsque la tension descendait en dessous de 49 hertz, afin de protéger le réseau. » C'est pourquoi un décret doit prochainement paraître, imposant des prescriptions techniques aux éoliennes afin qu'elles puissent soutenir le réseau, même lorsque celui-ci est défaillant. Ce sera d'ailleurs valable pour tous les producteurs d'électricité. Même si ces obligations sont contraignantes, elles signent aussi la reconnaissance de la contribution des éoliennes à la sécurisation du réseau, alors qu'elles n'étaient considérées auparavant que comme des perturbatrices. « Des dizaines de mégawatts d'éoliennes, ce n'est plus négligeable. Quand on joue dans la cour des grands, il faut en appliquer les règles », résume Jean-Louis Jaderzac. Dernier point crucial : l'investissement dans les réseaux. « Nous devons identifier les besoins d'évolution du réseau créés par les énergies renouvelables, indique Hervé Mignon, directeur des perspectives énergétiques de RTE. La construction des éoliennes est plus rapide que celle des centrales. Or, il faut près de huit ans pour construire une ligne ! »
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