La spectroscopie LIBS est adaptée au terrain car ses instruments, laser et spectromètre, peuvent être miniaturisés , indique Amina Ismaël, ingénieure d'études au Centre de physique moléculaire optique et hertzienne (CPMOH) de l'université de Bordeaux. C'était l'objectif du projet ANR Solstice, d'un budget de 440 000 euros. Mené entre janvier 2005 et décembre 2008, il a abouti à la réalisation d'un appareil transportable de 90 kg permettant de connaître les métaux lourds présents dans un sol et d'en préciser la répartition. « Nous nous sommes concentrés sur le chrome, le cuivre et le plomb. Mais notre instrument pourrait en détecter d'autres », précise Amina Ismaël. Cette analyse sur site nécessite un prélèvement de 500 mg de sol. Préalablement séché dans une petite étuve, il est ensuite compacté manuellement et, sous l'effet du laser, il est vaporisé. Le plasma ainsi créé émet une lumière caractéristique de la composition de l'échantillon. Cependant, pour connaître les concentrations précises de ces polluants, il faudra effectuer une analyse en laboratoire. « Celle-ci étant coûteuse, le nombre de prélèvements est souvent limité. On risque alors de mal évaluer l'étendue de la pollution », explique Amina Ismaël. Grâce aux informations fournies par l'analyse de terrain, sur la répartition des polluants, il sera possible de choisir les zones du site où les prélèvements à destination du laboratoire doivent être réalisés. L'instrument LIBS mobile a été testé sur un ancien site minier, en Bretagne. Ses performances vont désormais être validées sur différents types de sols.