La direction Nord-Pas-de-Calais de Voies navigables de France (VNF) a publié son schéma directeur régional des terrains de dépôts. Ce document de synthèse analyse les 183 sites ayant accueilli plus de 32 millions de mètres cubes de sédiments de curage des canaux et de matériaux de recalibrage et propose des pistes pour l'avenir. « Avec la région Est, le Nord-Pas-de-Calais est la zone la plus problématique vis-à-vis des volumes de sédiments et de leur pollution liée au passé industriel, à l'agriculture et aux rejets des stations d'épuration. Le relief très plat de la région favorise, en outre, leur rétention sur nos 680 km de voies d'eau », explique Lucile Payen, de la cellule urbanisme et environnement chez VNF Nord-Pas-de-Calais. Entre 2007 et 2027, le volume à curer est estimé à 8,5 millions de mètres cubes. À ce jour, 80 sites (650 ha) peuvent encore recevoir quelque 12 millions de mètres cubes. Mais ce n'est pas leur unique usage puisqu'ils peuvent être partiellement occupés ou requalifiés en espaces naturels (35 %), de loisirs (12 %), à vocation économique (9 %) ou agricoles (4 %). La totalité des sites est certifiée Iso 14001 depuis 2007 et des plans d'action ont été lancés dans ce cadre. Parmi elles, on trouve l'absence de phytosanitaires pour l'entretien des berges, la gestion des déchets ou encore la création d'un comité scientifique incluant le BRGM, la Drire, la chambre d'agriculture et chargé d'analyser le risque environnemental des anciens terrains. Pour faire face à la mauvaise répartition géographique des sites en fonction des besoins de dragage, 54 nouveaux espaces d'une capacité globale de 6,3 millions de mètres cubes ont été pressentis par VNF. Leur acquisition passera par l'inscription en emplacement réservé dans les documents d'urbanisme locaux. Un programme qui devra être bouclé d'ici à 2012, avec le schéma directeur de dragage sur lequel planche aussi VNF. Parmi les solutions alternatives au stockage, le schéma évoque le développement de la valorisation par le biais d'une convention-cadre signée en 2007 pour la création d'un réseau régional sur les « solutions pour les sédiments et sites pollués » piloté par le Centre de développement des éco-entreprises ( cd2e). « Nous travaillons également avec l'École des mines de Douai sur des procédés de valorisation en BTP à l'échelle du laboratoire », précise Lucile Payen. Le dernier axe majeur du document aborde la réduction à la source des sédiments par une prise en compte dans les schémas d'aménagement et de gestion des eaux (Sage), des mesures agro-environnementales et le développement par VNF de techniques végétales de consolidation des berges.