Elle ne prétend pas restaurer à l’identique l’écosystème d’avant canalisation du fleuve, mais créer les conditions pour préserver sa spécificité actuelle. C’est maintenant qu’il faut agir si l’on ne veut pas rendre inexorables les effets de plus d’un siècle de déconnexion entre l’île et le fleuve, selon Frédéric Lonchampt, le responsable des espaces naturels à la CUS : « L’assèchement du milieu est tel qu’il aboutit à sa transformation progressive en une banale forêt tempérée, qui se remplit d’érables sycomores et de hêtres, au risque d’effacer le caractère particulièrement remarquable de forêt alluviale », avertit-il.
La solution retenue, sur base d’une étude Sogreah, consistera à ériger un barrage de dérivation qui injectera de l’eau dans l’ancien bras du Rhin structurant l’île de 257 hectares, via un chenal. Celui-ci sera dimensionné pour irriguer la réserve de façon « douce », à une faible vitesse d’écoulement. L’opération doit composer avec un environnement hydraulique déjà dense. Pour que le barrage soit activé, il faudra que le débit du Rhin se situe dans une fourchette bien précise, entre le seuil jusqu’auquel il est réservé à une centrale EDF et avant celui de déclenchement d’un polder anti-crues. De quoi ménager 50 jours d’inondation de l’île, un temps suffisant, selon la CUS, pour sauver ce joyau également poumon vert de l’agglomération.EM