Du fait d'un intense trafic, les zones aéroportuaires sont le lieu de pollutions potentielles ponctuelles et diffuses. En cause : l'usure du matériel aéronautique, la combustion incomplète des carburants (HAP) ou encore les fuites et/ou déversements de carburants... Pour prévenir ces risques de pollutions des sols, le service technique de l'aviation civile ( Stac) publie un guide technique interactif, bientôt téléchargeable sur son site Internet.
Quatre campagnes de mesures ont été réalisées entre 2006 et 2009, sur les aéroports de Toulouse-Blagnac (lire EM n° 1657), Paris-le-Bourget, Montpellier-Méditerranée et sur la base aéronautique navale de Hyères-le-Palyvestre. Pour chaque site, sept catégories de substances polluantes ont été recherchées - HAP, BTEX (benzène, toluène, éthyl-benzène et xylènes), éléments traces métalliques, alcools, solvants, émulseurs et produits de dégivrage et déverglaçage, sur cinq zones : les aires de manoeuvre, d'entraînement, de trafic, de maintenance et stockage des matériels ainsi que dans les fossés-exutoires. « Toute comparaison entre sites aéroportuaires serait hasardeuse », spécifie le guide. D'une part, en raison de la variabilité des sols et, d'autre part, à cause du faible nombre d'échantillons étudiés. En outre, les valeurs brutes reportées par zone sont difficiles à interpréter : « Il faut les comparer aux valeurs naturelles témoins des sols », précise Benoît Mars, responsable de la subdivision eau, sol, dégivrants, déverglaçants au Stac. Or ces valeurs ne figurent pas dans le guide.
Sans surprise, « les molécules les plus répandues sont les hydrocarbures et les métaux lourds, indique le responsable. En l'état actuel de la réglementation, les concentrations en substances analysées n'appelaient pas d'intervention. Il faut dire qu'il existe un vide juridique dans ce domaine »...
Le guide propose un ensemble de recommandations méthodologiques et de pistes d'actions sur la base de ces campagnes de mesures. Ces recommandations s'adressent aux exploitants aéroportuaires désireux d'intégrer la pollution des sols dans leur stratégie environnementale, dans le cadre d'une certification Iso 14001, par exemple. Ce qui en fait davantage un guide de sensibilisation qu'un véritable outil opérationnel. Il aborde les étapes clés de la préparation du diagnostic - objectifs, points d'échantillonnage, calendrier d'intervention... Il détaille également les étapes liées à sa mise en oeuvre - prélèvements, analyse chimique des échantillons... Les résultats du diagnostic visent à être repris par des experts pour déboucher sur la mise en oeuvre d'actions de prévention concrètes : « Il s'agit d'une thématique en devenir. Ce guide sera sans doute remodelé ultérieurement pour être plus opérationnel », rassure Benoît Mars.