Que n'a-t-on entendu sur le marché du CO2 ! Du côté des écolos purs et durs, il était assimilé à un « droit à polluer », tandis que les industriels et certains économistes n'avaient pas de mots assez durs pour fustiger les risques que les quotas faisaient peser sur la compétitivité des entreprises européennes. Au final, le bilan du marché européen du CO2 est positif, c'est ce que montre une équipe internationale d'économistes qui a analysé la première période d'échanges de quotas (2005 - 2007). « Le prix du carbone a permis des réductions d'émissions de CO2 significatives ; ce prix n'a pas nui à la compétitivité des entreprises européennes ; ce système est transposable à l'échelle internationale et les leçons tirées de sa mise en oeuvre pourraient inspirer la constitution d'un accord climatique post-Kyoto », soulignent-ils. Ils plaident pour la fin des allocations gratuites de quotas aux entreprises. Les fortes variations du prix du CO2 de la première période ne se sont pas reproduites par la suite, et l'évolution du prix des quotas a été « rationnelle ». Ces derniers ont incité les industriels à substituer les combustibles, mais aussi à améliorer l'efficacité énergétique des installations. Le système d'échanges « est une expérience de politique publique novatrice dont les implications s'étendront bien au-delà de l'Union européenne », prévoient les auteurs.