De l'étude de l'atmosphère de Titan, le plus grand satellite de Saturne, à celle du Cantal ou des crèches de Nogent-sur-Marne, il n'y a qu'un petit pas pour l'homme, qu'Étienne de Vanssay a franchi en fondant en 1999, après un stage de recherche post-doctoral aux États-Unis, le bureau d'études spécialisé Cap Environnement. « La typologie des métiers de l'air est encore floue. Celui d'ingénieur qualité de l'air présente d'ailleurs un nombre impressionnant de facettes. Ce dernier peut contrôler les émissions canalisées ou diffuses dans l'industrie, mettre au point des techniques de traitement ou de réduction à la source, mener des études d'impact routières ou industrielles dans un bureau d'études, travailler dans un cabinet d'ingénierie généraliste ou spécialisé, un laboratoire d'analyses, une association de surveillance agréée... », énumère le docteur en chimie également à l'origine de la création de la Fédération interprofessionnelle des métiers de l'environnement atmosphérique ( Fiméa). Le métier connaît un fort développement depuis le vote de la loi sur l'air de 1996. Le soufflé n'est d'ailleurs pas près de retomber, les pouvoirs publics estimant à 15 000 le nombre d'emplois directs liés à la qualité de l'air en 2020. Quelques mastères spécialises (Qualub à Versailles, Aqua à Paris-12 ou Riseb à Angers) permettent d'y accéder, mais le gros des troupes est issu d'écoles d'ingénieur ou de mastères environnement généralistes ou encore de filières universitaires en mesures physiques ou en analyses chimiques. Docteur italien en chimie, Paolo Bruno dirige ainsi la R & D de la PME Air Sûr. « Je développe des solutions de traitement de l'air intérieur, bâtis des projets cadres et des protocoles de mesures pour nos clients des grands comptes et représente l'entreprise à l'Afnor », précise-t-il. C'est après des études de physique et un mastère professionnel en alternance, qu'Antonin Mahevas surveille, lui, la pollution atmosphérique bretonne au sein de l'Association agréée de surveillance de la qualité de l'air (Aasqa) Air Breizh. « Dans une Aasqa, les ingénieurs organisent les campagnes de mesure et en interprètent les données », explique le jeune salarié. Ils ont également un rôle prospectif important à jouer, par exemple sur le thème des polluants émergents, et sont appelés à mener des réunions publiques ou des actions de communication, dans un salon professionnel ou face aux scolaires. « Outre les qualités classiques d'un ingénieur, ce métier demande une certaine aisance à l'oral. Nous sommes en effet amenés à rencontrer le grand public, mais aussi des élus ou les agents techniques des collectivités locales. Il faut également aimer travailler en équipe, avec les techniciens qui nous relaient sur le terrain. Toute la journée devant mon ordinateur, je les envie parfois, sauf quand il pleut », plaisante Antonin Mahevas.