Les sciences et leurs applications ont des conséquences directes sur l'environnement et sur nos modes de vie : le réchauffement climatique, les menaces sur la biodiversité ou les risques de grande pollution découlent de l'activité scientifique. Pourtant, les choix des recherches scientifiques et techniques sont très peu démocratiques : ce sont essentiellement les chercheurs, les industriels ou les « experts » qui décident, tandis que les politiques se penchent peu sur les attributions de crédits à telle ou telle branche. Or, le financement de la science n'est pas neutre. Les résultats sont sous nos yeux : investissements massifs dans les recherches sur les OGM, alors que celles sur l'agriculture biologique sont quasi inexistantes, choix du nucléaire et abandon des recherches sur les énergies renouvelables dans les années 1980, crédits accordés au développement des nanotechnologies au détriment des études sur leurs risques... Les paysans, par exemple, ont été peu à peu dépossédés de leurs savoirs, pour devenir des producteurs, tandis que les connaissances étaient détenues par l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) ou les semenciers. Les trois auteurs plaident pour une démocratisation des choix scientifiques : le citoyen a un droit de regard sur les laboratoires, et ce ne sont pas les débats nationaux, souvent biaisés, qui peuvent y répondre. Certaines associations comme la Crii-rad ou Acro sont déjà dans cette logique.
