L'observatoire des nuisances olfactives Respiralyon lance une campagne de sensibilisation aux odeurs qui devrait durer un an. Dans deux arrondissements de la capitale des Gaules (Lyon VII et VIII), à Vénissieux et à Saint-Fons, des fioles renfermant les odeurs caractéristiques de trois sites industriels voisins et du centre de compostage de Décines sont mises à disposition des habitants pour les aider à mieux comprendre la pollution olfactive. L'éthanol ou le naphta sont des odeurs typiques de la raffinerie de Total ; le gaïacol ou l'acide acétique sont émis par le site chimique de Rhodia ; les odeurs de goudron proviennent généralement de Carbone Savoie... « Ces établissements se sont associés à la démarche et nous ont fourni des signatures d'odeurs inhérentes à leur activité, salue Nicolas Vigier, chargé de projet de Respiralyon. Mais ce travail de référencement n'est pas fait par tous les industriels. » Parallèlement à cette sensibilisation des habitants, un numéro vert est mis à leur disposition lorsqu'ils relèvent des odeurs inhabituelles ou plus fortes que d'habitude. Respiralyon prévient ainsi en temps réel les entreprises responsables pour qu'elles tentent de corriger le tir. Un travail de cartographie devrait par ailleurs faire l'objet d'études de corrélation entre l'intensité des odeurs et l'activité industrielle et météorologique. Avec cette démarche, l'observatoire entend relancer une dynamique qui s'est un peu essoufflée. Créé en 2003, il s'est longtemps appuyé sur 150 nez bénévoles pour effectuer des relevés quotidiens sur le territoire. Il entend élargir son panel à 1,2 million d'habitants.