L’affaire ne date pas d’hier : elle fait suite à une instruction ouverte il y a six ans au pôle environnement du parquet de Paris, puis à une enquête menée par les gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp). Celle-ci avait révélé plusieurs infractions considérées par les uns comme mineures et par d’autres comme étant significatives. La société les a pour sa part contestés et affirme en avoir « apporté des preuves tout au long de l'instruction ». Une choses est sûre : ce procès devrait permettre d'y voir plus clair.
Le PDG de l’entreprise, Jean Fixot, et six de ses cadres sont appelés à comparaître. Les faits qu’ils auront à clarifier concernent trois sites industriels. Celui de sa filiale Aprochim, dans la Mayenne, qui fait par ailleurs l’objet d’une information judiciaire ouverte au parquet de Laval, a été placé sous surveillance l’an dernier en raison d’une suspicion de pollution aux PCB avant d’obtenir l’arrêté préfectoral nécessaire à la reprise de son activité à pleine capacité. En Seine-Saint-Denis, le site de traitement des huiles usagées d’automobile de Dugny est aussi sous les projecteurs. En juin dernier, en réponse à un courrier du maire de cette commune, Chimirec a pourtant assuré qu’il n’y avait jamais eu de pollution sur ce site régulièrement suivi, « triplement certifié » et « qui œuvre pour la dépollution et non pour la pollution ». Le dernier site mis en cause est celui de Chimirec-Est à Domjevin (Meurthe-et-Moselle), spécialisé dans la collecte et le traitement de déchets industriels dangereux. Selon France Nature Environnement, « la défaillance du procédé de décontamination y a conduit le groupe à recourir à des pratiques frauduleuses ». Désormais, il revient à la justice de trancher.