Alors que Robin des bois déplore un nombre grandissant de sites français pollués aux PCB, à Grez-en-Bouère, l'entreprise de traitement des transformateurs aux PCB Aprochim a encore eu chaud. Sous le coup d'une mise en demeure à la suite d'une pollution survenue à l'été 2012, Aprochim risquait la suspension de son activité face à de nouveaux dépassements en janvier. Mais le 18 avril dernier, le Conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst), alerté par l'annonce par l'entreprise d'un plan social quelques jours plus tôt, s'est prononcé contre. La décision préfectorale est donc suspendue à la réalisation dans les trois mois d'une étude technique validée par tierce expertise. « Depuis l'arrêté du 12 avril 2012, nous sommes soumis à des normes en PCB 12 à 25 fois plus sévères que des installations similaires », plaide Jean-Marc Rieger, directeur général de Chimirec et administrateur de la filiale qui utilise un procédé de traitement unique en France. Pour la préfecture, il s'agit de protéger l'agriculture locale, contaminée en janvier 2011. Depuis, Aprochim a été tenue de réduire son activité de moitié et de mettre en place un suivi semi-continu de ses émissions. « Grâce à l'étude en cours, on peut espérer que l'entreprise réussira à se forger une vraie culture de la prévention des risques », juge Jérôme Harnois, sous-préfet de Château-Gontier. En attendant, l'usine, qui a dû investir 500 000 euros depuis mi-2012, va bel et bien supprimer 21 postes sur 69. Elle a subi de surcroît, en 2011, la forte baisse de son marché liée à l'application du Plan national PCB, entré dans une deuxième phase en avril dernier. Dans ce contexte, l'Ineris, saisi par le ministère de l'Écologie, doit rendre cet été un rapport d'expertise sur les performances environnementales des procédés de décontamination des transformateurs aux PCB ainsi qu'une comparaison avec les sites européens du secteur.