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Accueil > Actualités > Pollutions > PCB : cap sur la deuxième phase d'élimination
POLLUTIONS

PCB : cap sur la deuxième phase d'élimination

PUBLIÉ LE 1er DÉCEMBRE 2013
LA RÉDACTION
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Plus la peine de parler de polychlorobiphényles. Les trois lettres PCB font leur entrée dans l'édition 2014 du Petit Robert. Plus de vingt-cinq ans après leur interdiction, on n'a jamais autant parlé de ces composés organiques qui empoisonnent les cours d'eau. Le moindre déversement accidentel prend vite de l'ampleur puisque, d'après les calculs de l'OMS, quelques picogrammes de PCB par gramme de chair sèche de poisson le rendent impropre à la consommation. Les interdictions de pêcher ne se comptent plus. En 2012, Nantes Métropole a dû traiter 12 000 tonnes de boues polluées dans sa station d'épuration de Tougas. Pour prévenir ces accidents, les pouvoirs publics entendent que tous les équipements contenant des PCB et des PCT (polychloroterphényles) soient progressivement éliminés. La première phase du plan s'est attaquée aux appareils de plus de cinq litres concentrant plus de 500 ppm de polluants. La seconde, lancée au printemps, abaisse le seuil à 50 ppm. Les détenteurs ont jusqu'à 2025 pour éliminer les derniers appareils. ERDF se r e t ro u v e en pre mière ligne, les PCB ayant longtemps été prisés par l'industrie électrique pour leurs qualités ignifuges et isolantes. Pendant la première phase, l'opérateur a éliminé ou dépollué 64 000 transformateurs et condensateurs. L'inventaire réalisé pour l'occasion a été précieusement conser vé. « Comme nous ne connaissions pas l'échéancier et que nous avons acquis un savoir-faire pendant la première phase, nous avons continué le travail », explique Gilles Galléan, directeur technique de la société. Fin 2010, ERDF re censait 71 000 transformateurs à plus de 50 ppm. Déjà, 15 000 ont été traités. L'opération devrait coûter 300 millions d'euros à étaler dans le temps. Lors du plan précédent, il avait fallu débourser 500 millions d'euros sur trois ans. Le travail de l'énergéticien ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt. « De nombreux équipements concernés par la première phase sont encore dans la nature, souligne Jacky Bonnemains, porte-parole de l'ONG Robin des bois. En particulier, des transformateurs de hauts de poteaux qui n'appartiennent pas tous à ERDF, mais parfois aux collectivités, voire aux agriculteurs. » Les pouvoirs publics en dénombrent eux-mêmes quelques centaines qui font l'objet de procédures de sanction avec mises en demeure puis consignations des sommes nécessaires à la dépollution. Il faut y ajouter ceux qui n'ont pas été déclarés à l'Ademe. Les gestionnaires de prisons, hôpitaux ou bâtiments tertiaires sont moins sensibilisés à la question que les industriels. « Nous venons de voir passer un appel d'offres du côté de Lille pour un équipement de plus de 500 ppm appartenant à un lycée », rapporte Jacky Bonnemains, pour qui « les deux phases vont se chevaucher ». Hors de question de se contenter de lire l'étiquette de son produit pour connaître son contenu originel. La procédure prévoit l'envoi d'un échantillon dûment condi tionné et par transporteur à l'un des spécialistes du traitement. Si la concentration est supérieure à 50 ppm, l'équipement doit alors être déclaré à l'Ademe, puis il faut programmer son remplacement et le traiter. « Nous assurons l'ensemble du travail, de l'enlèvement à la remise du bordereau d'élimination », ajoute Étienne Tullier, directeur d'Aprochim, l'une des huit structures traitant des PCB en France. Le décret prévoit plusieurs é c h é a n ce s . Les produits fabriqués avant 1976 doivent disparaître d'ici à 2017. Les plus « récents » avant 2023. Un arrêté précisera prochainement les obligations propres aux détenteurs de plus de 150 appareils, une vingtaine de structures en tout (comme des régies d'électricité). Elles ont la possibilité de demander un échéancier spécial plus en phase avec leur activité. Une condition toutefois : éliminer au moins la moitié de leur parc avant 2020 et la totalité avant 2025. Pour traiter ces déchets industriels, les difficultés rencontrées par l'Ineris pour évaluer la filière (lire encadré) et les péripéties d'Aprochim sont préoccupantes. À Grez-en-Bouère, en Mayenne, l'entreprise a été mise sous surveillance début 2011 à la suite des analyses menées sur la production des exploitations agricoles voisines. Depuis, « nous avons réalisé de nouveaux investissements car on nous a imposé de nouvelles valeurs limites de rejets. Elles sont 25 fois inférieures à celles de nos concurrents », tente de rassurer Étienne Tullier, qui conteste toujours le fait que le site soit à l'origine de la pollution de 2011. De quoi rassurer les riverains ? Pas sûr. À la suite de plusieurs dépassements, la préfecture de Mayenne a évoqué une possible suspension d'activité si la filiale de Chimirec ne respecte pas intégralement ses nouvelles normes.
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