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POLLUTIONS

Normaliser l'installation des parcs en mer

PUBLIÉ LE 1er MAI 2014
LA RÉDACTION
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Participer ou subir : telle est la règle lorsqu'il s'agit de définir les normes d'une profession. Il était donc grand temps, pour la France, de s'impliquer dans les travaux de normalisation de l'installation des éoliennes en mer, qui ont débuté en octobre 2011. Parmi les objectifs : éviter que seuls les Allemands ou les Danois, fortement présents dans le groupe de travail de l'Organisation internationale de normalisation (ISO) sur les énergies marines, ne définissent les règles. En effet, ils risqueraient de favoriser leurs marchés, dont les particularités diffèrent de celles du marché français (en raison notamment de fonds marins moins profonds). Or, aujourd'hui, quatre groupes de travail sur six sont pilotés par des hommes d'outre-Rhin. C'est pourquoi le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et le Groupement des industries de construction et activités navales (Gican) ont mandaté l'Afnor pour porter la voix de la France dans le groupe de travail de l'ISO et valoriser les pratiques hexagonales. « La France a des atouts à faire valoir, estime Pierre Warlop, responsable industriel de WPD Offshore France, une entreprise qui accompagne les projets d'éolien offshore. Elle a une grande expérience des opérations pétrolières offshore, et les sociétés comme Alstom, Eiffage, Areva ou STX jouent un rôle prépondérant. » Les délais sont serrés : le draft of international standard (DIS), autrement dit le document de travail de cette norme, est en cours de rédaction. Son adoption devrait avoir lieu mi-mai, sur la base d'un consensus. Une fois validé, il ne connaîtra plus de modification majeure. « C'est la dernière occasion d'émettre des commentaires techniques, de proposer des retraits ou des ajouts de paragraphe », souligne Antoine Decout, chargé de mission éolien offshore au Syndicat des énergies renouvelables. Ce document prendra alors le statut de final draft of international standard (FDIS) pendant environ six mois, avant que la norme ne soit définitivement adoptée, probablement début 2015. Elle ne sera pas d'application obligatoire, mais probablement très utilisée dans les appels d'offres. Quel est le but de cette norme, qui ne porte pas sur les éoliennes elles-mêmes, mais sur les opérations d'installation ? Il est double : abaisser les coûts et garantir la sécurité des intervenants. Or, les coûts dépendent énor mément de la gestion du projet. Ils bondissent en cas de retard ou d'une mauvaise coordination. Par exemple, si la fenêtre météo a été mal choisie, le mât et la turbine peuvent attendre plusieurs jours dans le port, qui bien sûr facture cet entreposage. Quant aux navires avec pieds, capables de soulever des charges énormes comme des turbines, ils coûtent entre 150 000 et 200 000 euros la journée. D'où la nécessité d'harmoniser les procédures, pour éviter toute perte de temps en mer, extrêmement coûteuse. « Ce sont les acteurs eux-mêmes qui réclament ce cadre, précise Nicolas Marcq, chef de projet en normalisation à l'Afnor. Il s'agit de capitaliser sur les bonnes pratiques. » « Aujourd'hui, on sait effectuer de manière satisfaisante chaque intervention, indique Olivier de la Laurencie, directeur des activités portuaires et développement d'EDF Énergies nouvelles, qui participe aux travaux de normalisation. Mais c'est comme en musique : il ne suffit pas que chaque musicien connaisse sa partition pour que le morceau soit réussi. Il faut un chef d'orchestre, du début à la fin du concert. C'est le rôle de cette norme. » Par ailleurs, « elle facilite la concurrence et fluidifie le marché », expose Antoine Decout. Par exemple, chaque turbinier a ses propres méthodes pour pré-assembler ses machines. Il faut s'assurer que les règles de pré-assemblage indiquées dans la norme ne s'appuient pas sur les pratiques d'un seul constructeur, ce qui biaiserait la concurrence. De même, les Allemands sont habitués aux faibles profondeurs de la mer du Nord, où les fondations gravitaires sont inutiles. Mais la situation est différente en Atlantique, là où prennent place les projets français. Il ne faudrait pas qu'une norme portée par les Allemands empêche le recours à ces techniques qui permettent de s'installer partout, y compris sur un sol dur en eaux profondes. La standardisation est également indispensable pour que travaillent ensemble des métiers très différents, avec leurs propres pratiques : énergéticiens, armateurs, gestionnaires des ports, meneurs de projets, donneurs d'ordres, bureaux d'études, prestataires de services, etc. C'est pourquoi une des premières étapes consiste à… définir le vocabulaire, afin que tous parlent le même langage. Malheureusement, à ce jour, ce sont presque uni quement les énergéticiens et les fabricants d'éoliennes qui participent aux travaux de normalisation sous l'égide de l'Afnor. Une norme « chapeau », très large, la norme Iso 29400, sera déclinée en normes « filles » apportant davantage de précisions. Par exemple, l'Iso 29403 aura pour objet les équipements techniques, tandis que l'Iso 29404 traitera du flux d'information. La norme Iso 29400 prendra en compte tout le déroulement du projet de parc éolien, chronologiquement : le chargement des équipements dans le port, leur transport jusqu'au site, le mouillage des navires en mer, les opérations d'installation, les spécifications techniques sur les équipements de levage utilisés et, enfin, la pose et l'enfouissement des câbles sous-marins. « Aucune étape n'est anodine », souligne Olivier de la Laurencie. D'autant que les opérations sont très dépendantes des conditions météo. La houle, le vent et les vagues peuvent considérablement compliquer les manœuvres. Les questions de sécurité sont donc prépondérantes. C'est pourquoi la norme définira notamment quels doivent être les équipements de transfert du personnel et des équipements du bateau à l'éolienne et vice-versa. Les questions de statut sont également importantes : un technicien évoluant à bord d'un navire et demeurant parfois plusieurs jours sur un bateau à proximité de l'éolienne a-t-il le statut de marin ou de technicien ? Cette norme donnera un cadre pour des opérations très techniques, par exemple pour le remorquage en mer des fondations gravitaires : combien de remorqueurs faut-il ? De quelle puissance ? Jusqu'à quelles conditions météo peuvent-ils opérer ? Mais elle contiendra aussi des spécifications sur l'organisation. Ainsi, l'une des difficultés pour les chefs d'entreprise est de savoir en permanence où intervient chacun de ses employés, dans un chantier extrêmement étendu. C'est une question cruciale de sécurité. La norme définira l'organisation adéquate. l
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