William Everett, dirigeant de Dewdrops Anglais J'ai un diplôme anglais d'ingénieur de génie civil. Dans la perspective d'un poste à Montréal, je suis venu en France pour apprendre le français. Et c'est en France que j'ai été recruté comme chef de projets dans une entreprise d'équipements pour l'industrie nucléaire. J'y suis resté, je m'y suis marié et j'y ai créé Dewdrops qui est spécialisé dans le traitement des effluents radioactifs. Si en la matière, je ne suis pas confronté à une réglementation européenne, je constate que sur d'autres projets que je mène, comme la gazéification de biomasse liquide, la réglementation est plus un moteur qu'un frein. Elle est plutôt très stimulante pour le business. Léopold Demiddeleer, président du conseil de surveillance de McPhy Energy octeur en sciences physico-chimiques, illé trente-trois ans chez Solvay. Et j'ai olution de la législation européenne stallations à risques et sur les produits es. Il faut trouver un équilibre entre les contraintes des textes européens et l'industrie, mais cette lutte permanente est plutôt saine à condition de maintenir un dialogue constant pour éviter les risques de délocalisation. Maintenant que je travaille pour McPhy et le stockage de l'hydrogène, je constate la nécessité de faire avancer la réglementation sur ces nouveaux secteurs. En la matière, des textes adaptés aux nouvelles applications locales de l'hydrogène ne seraient que bénéfiques à l'innovation. Seul l'excès de réglementation freine le développement de l'industrie. l Ion Cosmin Gruescu, enseignant-chercheur à l'université de Lille Roumain Après des études d'ingénieur en Roumanie, j'ai fait mon stage de fin d'études en Allemagne et mon doctorat en France sur la mécanique des matériaux composites. J'ai obtenu un poste d'enseignant-chercheur à l'université de Lille. C'est dans ce cadre que j'ai participé à la mise en place d'une licence pro sur l'écoconception. Nous avons une approche très technique qui aborde tous les aspects de la production et les analyses de cycle de vie. Des sujets dont la réglementation européenne ne s'est pas encore saisie. En revanche, nous cherchons à développer les échanges européens à travers les stages offerts aux étudiants ou l'accueil d'enseignants européens. Andreas Görgen, ex-directeur du secteur energy de Siemens France Allemand J'ai constamment navigué entre la France et l'Allemagne. Erasmus et l'ENA en France, puis en Allemagne, la direction des Affaires européennes de la Chancellerie et le ministère des Affaires étrangères. C'est là que j'ai travaillé sur l'approvisionnement énergétique et son incidence sur le climat. Puis, grâce au groupe Siemens, retour en France que je quitte à nouveau pour le ministère des Affaires étrangères allemand. Ce parcours m'a convaincu que les solutions énergétiques sont européennes. Comme il y a eu la Communauté européenne du charbon et de l'acier puis Euratom, il peut y avoir, avec des États volontaires dans un premier temps, une Europe de l'énergie renouvelable. L'État nation n'est pas la solution à nos problèmes, assez de nombrilisme national ! Carlos Campos, directeur du Cirsee, Suez Environnement Espagnol Après Polytechnique et l'École des ponts et chaussées en Espagne, j'ai fait un doctorat aux États-Unis sur l'ingénierie de l'environnement. Je me suis installé en France en rejoignant le Centre international de recherche sur l'eau et l'environnement de Lyonnaise des eaux en 1999. Après un nouveau séjour en Espagne, je suis revenu en France fin 2012. Le secteur de l'eau est encadré depuis longtemps par la réglementation en Europe et aux États-Unis. À mon sens, l'UE contribue plutôt à tirer vers le haut les pays les plus en retard, même s'il faut sans doute mieux mesurer les impacts économiques des directives.