L'entreprise Charier a réalisé deux chan-Sur le marché tiers expérimentaux : dans le Cher (4 000 m2 ) ainsi que dans le Morbihan (10 000 m2 ), avec son procédé Satis. Celui-ci permet d'incorporer des fibres de chanvre en sous-couche routière. Un des chantiers sera suivi pendant cinq ans par le Cerema. « Ces fibres aug mentent la résistance mécanique à la fatigue de la sous-couche routière, ce qui permet soit d'allonger la durée de vie de la chaussée, soit de réduire l'épaisseur d'enrobés », indique Valéry Ferber, dire cteur environnement et innovation chez Charier. Les fibres de chanvre sont mélangées à un liant hydraulique à base de ciment et d'eau afin de former une sous-couche routière de 35 cm d'épaisseur. Celle-ci voit sa résistance à la traction et à la fatigue réduite de 20 %, avec moins de risques de fissuration. De plus, l'épaisseur en granulats est diminuée de 4 à 5 cm. « L'enjeu a notamment été de maîtriser la mise en œuvre de l'épandage, dont l'homogénéité est cruciale », poursuit Valéry Ferber. Charier achève actuellement la conception d'un équipement industriel pour épandre dans des conditions comparables à celles des chantiers traditionnels. Le coût est inférieur de 10 à 20 % à un procédé classique. Une analyse de cycle de vie, réalisée par des étudiants de Polytech Nantes, dans le cadre de la chaire de génie civil éco-construction, montre que Satis améliore les huit principaux indicateurs de 2 à 9 %, par rapport à un procédé classique.