Dans plus d'un logement français sur deux, on retrouve des concentrations significatives de nombreux composés organiques semi-volatils (COSV), selon les résultats d'une étude de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI). « Les résultats présentent une forte hétérogénéité. 32 des 48 COSV recherchés dans les poussières et 35 de ceux pistés dans les particules en suspension dans l'air ont été détectés dans plus d'un logement sur deux. Les phtalates (plastifiants) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP, issus d'une combustion incomplète) prédominent. Mais on trouve également, dans une moindre mesure, du bisphénol A (BPA) et de la perméthrine, un pesticide, dans les poussières, ainsi que du triclosan, un antibactérien, dans l'air », détaille Corinne Mandin, coordinatrice scientifique de l'OQAI. Ces résultats, issus d'un échantillon représentatif, sont extrapolables à tous les logements de métropole pour les mesures dans l'air et à ceux accueillant des enfants âgés de 6 mois à 6 ans pour les poussières au sol. Les COSV présentent en effet un risque sanitaire particulier pour ces derniers, qui portent souvent la main à la bouche… Cette première étude de grande ampleur a été menée dans le cadre du projet Ecos-Habitat de l'Institut de recherche en santé environnement travail (Irset). Elle apporte de premiers éléments pour évaluer les risques sanitaires liés à ces substances et proposer des mesures de réduction d'exposition. « Ce n'est qu'un point de départ, confirme Corinne Mandin. D'autres projets sont en cours ou prévus pour évaluer les risques liés aux expositions à des mélanges de ces composés ou déterminer les liens entre concentrations en COSV et caractéristiques des logements ou comportements des occupants… » Rappelons que les COVS sont également mesurés dans le cadre de la campagne Écoles de l'OQAI lancée en 2013 (lire EM n° 1720, p. 11), qui livrera ses résultats en 2017.