Au moins 100 milliards d'euros par an ! C'est à ce montant qu'aboutit la commission d'enquête sénatoriale qui a chiffré le coût économique de la pollution de l'air en France. Dans un rapport publié cet été, elle intègre ses impacts non sanitaires et coûts cachés. Leïla Aïchi, rapporteure de la commission, a pointé le manque criant d'études sur le sujet : « Quand il y en a, elles ne prennent en compte qu'un ou deux polluants, l'ozone et certaines particules fines. D'autres passent à la trappe. Les effets cocktails restent mal cernés. » Pour y voir plus clair, la commis sion propose de mutualiser les bases de données en santé publique des divers régimes de sécurité sociale et faire collaborer scientifiques et médecins. Il émerge le besoin d'une structure de recherche interdisciplinaire, travaillant avec l'Institut de veille sanitaire et l'Anses. Au ministère de l'Éco logie, des mesures « fortes » ont été promises mais se font attendre… « Commencer par évaluer, adapter le contenu de la loi Laure, qui aura vingt ans en 2016, cela ne mange pas de pain. Ce serait un bon début », souffle Jean-François Husson, président de cette commission. Il ajoute qu'il faut consolider le financement des associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (Aasqa). Et dans le secteur automobile, aligner la fiscalité sur l'essence et celle sur le gazole. Une proposition balayée d'un revers de la main par Ségolène Royal. Même si elle juge cela « souhaitable à terme ». MB