Le 1er janvier 2016, l'agglomération grenobloise va généraliser la limitation de la vitesse des véhicules à 30 km/h et rendre exceptionnelle la limitation à 50 km/h. Quarante-deux communes se sont portées volontaires, dont la ville de Grenoble, sur les quarante-neuf que comprend la Métropole, autrement dit la mesure emporte une adhésion presque unanime.
En effet, elle présente tout d'abord un intérêt pour la sécurité routière, car elle permettra de diminuer la distance nécessaire à l'arrêt des véhicules de moitié ainsi que le risque de décès des usagers de la route, qui devrait être divisé par neuf (par rapport à un choc provoqué à 50 km/h). En outre, cet abaissement de la limitation, qui s'inspire d'une constatation factuelle dont il résulte qu'en ville un véhicule atteint rarement les 50 km/h, permettra de lutter contre plusieurs effets nocifs causés par cette vitesse dont la pollution de l'air et les bruits de fond ainsi que l'augmentation de la consommation engendrés par les quelques rares pointes de vitesse, inutiles au demeurant sur les temps de parcours puisque l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) évalue que la vitesse moyenne en ville est de 30 km/h lorsque la circulation est fluide.
L'édile grenoblois, élu aux dernières élections municipales et rattaché au parti écologiste EELV, a cherché également des raisons sociales pour convaincre du bien-fondé de cette mesure en soulignant notamment qu'une réduction de la limitation de vitesse permettra aux enfants de se rendre à l'école à pied sans risque et favorisera la mobilité des personnes âgées permettant ainsi leur maintien à domicile le plus longtemps possible. Avec cette mesure, l'objectif des élus grenoblois est d'apaiser la ville et ses espaces publics. Ils ont d'ailleurs été encouragés à s'engager dans cette voie par la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte qui prévoit dans son article 47 que les maires peuvent désormais fixer une vitesse maximale autorisée inférieure à celle prévue par le Code de la route, pour des motifs de « sécurité et de circulation routières, de mobilité ou de protection de l'environnement ». Des radars pédagogiques seront installés afin d'informer les usagers de la route de cette nouvelle mesure. L'agglomération grenobloise pourrait ainsi rapidement être imitée par d'autres si sa démarche s'avère bénéfique à tous.