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POLLUTIONS

« La COP21 doit légitimer l'Agenda des solutions »

PUBLIÉ LE 27 NOVEMBRE 2015
LA RÉDACTION
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Une économie bas carbone peut-elle naître de la COP21 ? Benoît Leguet : Nous assistons ces derniers temps aux prémices de l'intégration du climat dans les politiques publiques. Ce n'est pas toujours pour faire face à l'enjeu climatique lui-même. Les motivations se fondent souvent sur d'autres sujets, considérés de première importance, comme la pollution de l'air. Mais on est bel et bien en train de construire un nouveau cadre de réflexion. Dans ce contexte, se focaliser seulement sur la convention-cadre des Nations-Unies pour le climat et la COP21 me semble une erreur. Pour accélérer la dynamique naissante, les décisions se prennent ailleurs. A l'image du G20, qui a demandé au conseil de stabilité financière de se pencher sur la question climatique. Au niveau mondial, le besoin pour financer la transition énergétique se chiffre en milliers de milliards de dollars par an. Cette somme peut sembler énorme mais, bonne nouvelle, l'ordre de grandeur sera le même que l'on cherche ou non à limiter le réchauffement climatique à 2°C. Quoi qu'il arrive, il faudra investir dans les infrastructures, les transports, les bâtiments… Au final, le surcoût lié à la transition énergétique s'avère marginal. L'enjeu n'est donc pas tant de trouver l'argent que de réorienter les flux financiers. Ce qui suppose d'instaurer des mécanismes incitatifs, la première des mesures à prendre étant de donner des prix au carbone.Un prix ou des prix du carbone ? Benoît Leguet : Je ne crois pas à un prix unique, plutôt à plusieurs. Un bon prix du carbone est celui qui permet à un secteur économique, dans un pays donné, d'assurer sa transition au regard de l'objectif qui lui a été assigné. Lors de la COP21, ce sujet ne fait pas partie du mandat des négociateurs. Mais dans le monde, sous forme de taxes ou de quotas, il existe déjà une quarantaine de prix explicites du carbone. Ils concernent en général l'industrie ou le secteur de l'énergie. Une autre manière de procéder est d'avoir un prix fictif. Quasiment toutes les majors du pétrole ont ainsi instauré un prix interne du carbone. Il leur permet d'évaluer leurs risques d'investissements pour pouvoir les diminuer. C'est une manière d'anticiper le moment où le législateur leur imposera un prix du carbone. A quoi sert donc la COP21 ? Benoît Leguet : La COP21 repose sur quatre piliers. D'abord, il y a l'accord juridique entre les États. Le meilleur qui pourrait en découler serait un mécanisme de révision périodique des contributions nationales et un engagement de transparence. Le deuxième piler, ce sont justement ces contributions nationales. Le but est connu : il faudra que les émissions mondiales de gaz à effet de serre soient nulles, voire négatives, à la fin du siècle. Avant la COP21, 170 États ont remis leurs contributions. Ces pays représentent 90 % des émissions actuelles. Leurs engagements nous placent dans l'enveloppe des scénarios du Giec qui permettent de limiter le réchauffement à 2°C. La cible n'est donc pas hors de portée. Dans le meilleur des cas toutefois, les contributions nationales fixent des objectifs à l'horizon 2030. Même s'ils sont atteints, cela ne renseigne en rien sur les échéances ultérieures. L'enjeu de la COP21 porte donc vraiment sur le mécanisme de transparence et de révision des engagements.Les financements Nord-Sud aussi seront déterminants… Benoît Leguet : Le troisième pilier, ce sont en effet les 100 milliards de dollars à mobiliser chaque année par les pays développés à partir de 2020. On ne sait pas aujourd'hui quelles en seront les parts publique et privée. On ne sait pas non plus si cette somme comprend l'aide au développement. La COP21 ne doit pas servir à trouver ces 100 milliards, mais à définir comment les compter. Et quelles seront les étapes de négociations d'ici à 2020. C'est un enjeu de crédibilité vis-à-vis des pays en développement. Sans réponse à cette question cruciale, les autres piliers de la COP21 vont s'effondrer. Le dernier point clé, le plus important selon moi, est le « Lima Paris action agenda », autrement appelé Agenda des solutions.Quelle est la portée réelle de cet Agenda des solutions ? Benoît Leguet : Même si les États négocient entre eux lors de la COP21, ils ne maîtrisent pas directement les leviers de réduction des émissions de gaz à effet de serre, contrairement aux entreprises, aux collectivités locales et aux acteurs financiers. Il y a eu une forte mobilisation de la société civile autour de l'Agenda des solutions. Depuis deux ans, par exemple, le secteur de la finance se préoccupe incontestablement du climat, dont le dérèglement va changer l'économie et impacter certains actifs, ce qui soulève des questions en termes de stabilité financière. L'Agenda des solutions ne dédouane pas les États de leurs responsabilités. Ils auront toujours un rôle à jouer : corriger la myopie des acteurs de la société civile. Mais il pousse la logique d'engagement jusqu'à mobiliser ceux qui émettent ou financent les projets. Ce processus doit être pérennisé. L'Agenda des solutions doit acquérir une vraie légitimité dans un cadre para-onusien.TBLe Bourget par les transports en commun gratuits et sous haute surveillanceLa COP21 sous tous les anglesCOP21 : FNE Île-de-France publie un numéro spécial Air-Climat-Santé
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