Certaines fonctionnalités de ce site reposent sur l’usage de cookies.
Les services de mesure d'audience sont nécessaires au fonctionnement du site en permettant sa bonne administration.
ACCEPTER TOUS LES COOKIES
LES COOKIES NÉCESSAIRES SEULEMENT
CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Pollutions > POLLUTION PAR SOLVANTS CHLORÉS : UNE RÉHABILITATION MAÎTRISÉE
POLLUTIONS

POLLUTION PAR SOLVANTS CHLORÉS : UNE RÉHABILITATION MAÎTRISÉE

PUBLIÉ LE 1er MARS 2016
LA RÉDACTION
Archiver cet article
Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
Début 2010, un équipementier automobile a confié à Serpol, filiale du groupe Serfim, le traitement de la pollution des sols et de la nappe d'eau souterraine sur l'un de ses sites de production en région Champagne-Ardenne. Il s'agit de solvants chlorés anciennement employés au sein d'ateliers de dégraissage de pièces mécaniques. Ce sont des substances toxiques et persistantes dans l'environnement, mais qui s'avèrent biodégradables lorsque des conditions très spécifiques sont appliquées dans le milieu souterrain. Dans un contexte économique difficile et une perspective de délocalisation des activités à court terme, les attentes du client étaient fortes. Le traitement mis en œuvre devait, en effet, s'intégrer dans le projet de reconversion de l'usine et ne pas entraver l'installation d'une nouvelle production industrielle par le repreneur du site.   Fort de son expérience, Serpol a proposé une stratégie axée sur une technique de traitement biologique in situ innovante, développée par sa propre cellule R & D en 2009. Cette technique consiste à stimuler la croissance des micro-organismes naturellement présents et capables de dégrader les solvants chlorés. La croissance et l'activité de ces bactéries sont améliorées grâce à l'injection dans la nappe d'une solution nutritive (principalement sous forme de carbone organique) facilement assimilable. Toutefois, les clés de la réussite d'un tel traitement impliquent de résoudre les difficultés techniques soulevées par la complexité du milieu souterrain au droit du site.   Les sources de pollution identifiées couvraient une superficie totale de près de 2 000 m2 , majoritairement au sein des ateliers de production. La plus importante présentait des traces de solvants en phase organique pure. À partir de ces zones sources s'est formé un panache de pollution ayant migré de plusieurs dizaines de mètres hors des limites du site, sous l'action du mouvement naturel des eaux souterraines. Le site présentait également une hydrogéologie complexe, comprenant une nappe d'eau souterraine captive et des circulations d'eau superficielles au sein de couches peu perméables. Enfin, les conditions physico-chimiques naturelles du milieu ne s'avéraient pas favorables à l'instauration de processus spontanés de biodégradation des polluants présents.   Serpol a donc proposé une stratégie en trois temps. Tout d'abord, la pollution sur site a dû être confinée afin de stopper la migration naturelle du panache vers l'aval. Ce confinement hydraulique est assuré par l'exploitation de huit puits de pompage, s'étendant sur une largeur de 200 m en limite du site. Les eaux souterraines pompées sont acheminées jusqu'à une installation de traitement mettant en œuvre le stripping. Cette mise en sécurité a laissé le temps de réaliser des essais pilotes pour améliorer la compréhension des caractéristiques hydrogéologiques du site et valider les conditions de réalisation d'une biostimulation anaérobie efficace. Plusieurs essais ont été menés entre mai 2010 et juillet 2011. Ils ont permis de comprendre les relations hydrauliques entre les différents horizons géologiques, ainsi que les modalités de transport des solutions entre les formations limoneuses superficielles et la nappe captive sous-jacente.   Ensuite, ces tests pilotes ont montré que la production de CO2 provenant de la respiration des populations microbiennes était à l'origine d'une forte acidification du milieu pouvant conduire, si elle n'est pas maîtrisée, à une inhibition de l'activité bactérienne. Par conséquent, la solution technique a été adaptée afin d'assurer une bonne maîtrise du pH des eaux souterraines.   Enfin, l'ensemble des données acquises a permis de déployer une solution répondant aux contraintes du site et pouvant valoriser les eaux traitées issues du confinement hydraulique. Après traitement, ces eaux sont en effet réutilisées pour la pré-paration des solutions nutritives à base de lactate de sodium à 60 %, puis réinjectées au droit des zones sources.   L'installation du procédé a débuté au cours de l'été 2012, durant les quelques semaines laissées vacantes entre le départ des dernières chaînes de production et le début des travaux de réaménagement du nouveau propriétaire du site. Ces travaux ont nécessité la réalisation de 50 puits d'injection et de 250 mètres linéaires de tranchées.   Le traitement par biostimulation anaérobie des zones sources de pollution est opérationnel depuis août 2012. Les objectifs de traitement ont été atteints au droit de la première zone source en juin 2015, avec un abattement de 94 % des teneurs initiales en solvants chlorés. Ces objectifs seront atteints pour la seconde zone courant 2016. Une fois ces sources traitées, la barrière hydraulique pourra être interrompue dès l'atteinte de teneurs résiduelles acceptables dans le panache aval.
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
Affichage environnemental des vêtements : lancement du test de la méthode de calcul
Affichage environnemental des vêtements : lancement du test de la méthode de calcul
Ecophyto 2030 : les principales mesures
Ecophyto 2030 : les principales mesures
Les émissions de CO2 de Google ont augmenté de 48 % en cinq ans à cause de l'IA
Les émissions de CO2 de Google ont augmenté de 48 % en cinq ans à cause de l'IA
Tribune | « L’Eco-Score n’est pas mort  »
Tribune | « L’Eco-Score n’est pas mort »
Tous les articles Pollutions
L'essentiel de l'actualité de l'environnement
Ne manquez rien de l'actualité de l'environnement !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS