Pour 2016, l'évaluation des coûts des graves inondations des dernières semaines en France est estimé à 1,2 milliard d'euros environ, une année qui dépasse la moyenne jusque là observée. En effet sur la période 1989-2013, CCR, le réassureur public, a chiffré à 965 millions d'euros le coût annuel moyen des catastrophes naturelles dont 58 % imputables aux inondations et 36 % à la sécheresse. « La concentration géographique des aléas justifie le système de péréquation institué par le régime Catnat créé par le législateur français en 1982 », explique Bertrand Labilloy, le directeur général de CCR. En effet, la sécheresse impacte particulièrement l'Ile-de-France et le sud-ouest et les inondations, le nord et le sud de la France ainsi que la côte atlantique. Par le régime Catnat, tout assuré l'est automatiquement pour les dommages liés aux catastrophes naturelles. La prime moyenne par assuré particulier est d'environ 20 euros par an et de 95 euros pour les professionnels. Pour CCR, ce régime a favorisé l'essor des plans de prévention des risques naturels (PPRn) : 13 891 étaient approuvés fin 2015. D'après le réassureur, ces plans ont une réelle efficacité puisque la fréquence des sinistres est 40 % moins élevé sur les communes couvertes par un PPRn !Enfin, CCR a modélisé l'impact du changement climatique sur les dommages à l'horizon 2050. « Le coût des catastrophes naturelles devrait doubler et atteindre 2 milliards d'euros par an », évalue Bertrand Labilloy. Les inondations devraient augmenter de 20 % et les submersions marines de 60 %. Mais attention, le doublement des coûts des dommages est essentiellement dû à l'augmentation de la valeur des biens assurés. Mais comme les primes sont indexées sur ces valeurs, pas d'inquiétude pour le financement du régime Catnat.DB