C'est une première en France, voire en Europe, selon Bruitparif : l’association créée en 2004 par le conseil régional d’Île-de-France a conclu avec SNCF Réseau une convention triennale afin de mettre sur pied un observatoire francilien du bruit ferroviaire. L'objectif est double pour l'entreprise : disposer de valeurs objectives notamment pour nourrir le dialogue avec ses parties-prenantes et évaluer l’efficacité des mesures de réduction déjà mises en place ou à venir. L'efficacité du traitement des Points noirs du bruit (PNB) ferroviaires, entamé depuis plusieurs années en partenariat avec l'Ademe, pourra ainsi être notamment évaluée.L'accord prévoit l'installation de quinze stations fixes qui suivront en temps réel les émissions sonores des trains dans plusieurs secteurs stratégiques. Les mesures, issues de ces stations fixes mais aussi de dispositifs temporaires, seront disponibles en ligne sur une version spécifique du site Rumeur.Certaines le sont même dès à présent. « Trois stations sont déjà en service : à la Gare de Lyon depuis 2012 et à Villetaneuse et Drancy depuis 2015. Une autre est en train d'être installée à Malakoff. Effectuées chaque seconde, les mesures peuvent être exprimées en dB(A) ou par bandes de fréquence. Ceci est par exemple utile pour analyser l'efficacité d'un dispositif de réduction des bruits de crissement », précise Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif. À Versailles-Chantier, la station qui doit être mise en place courant avril va permettre d'évaluer le gain acoustique généré par l'insonorisation d'un pont métallique grâce à la pose d'absorbeurs. À Malakoff, la nouvelle station vient renforcer un dispositif existant. Objectif : élaborer des solutions d'atténuation grâce à une mesure plus précise des bruits de passage, de freinage et d'arrêt des TGV du technicentre de Châtillon.Déjà adhérente à Bruitparif, SNCF Réseau ne versera plus sa cotisation annuelle de 10 000 euros mais lui apportera une subvention de 300 000 euros sur la durée de la convention. Une manne bienvenue pour les finances de l'association… « La question des nuisances sonores est devenue un enjeu majeur pour SNCF Réseau. Nous prévoyons ainsi d'engager, principalement grâce aux subsides de l’État, de la Région, de l'Ademe et des collectivités locales, entre 17 et 20 millions d'euros de travaux sur les voies au cours des trois années à venir », indique Didier Bense, directeur général de l'Epic. Fabian Tubiana