La société pourrait économiser 53 milliards d’euros, si les valeurs guide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de pollution atmosphérique étaient respectées. Il s’agit de la conclusion de « l’évaluation économique des impacts de l’exposition chronique aux particules fines sur la mortalité en France continentale », publiée ce lundi 11 décembre par l’Aix-Marseille School of Economics (AMSE)-Greqam (Aix-Marseille Université AMU), en partenariat avec Santé publique France (SpFrance). Ce rapport s’appuie sur l’évaluation quantitative de l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique par les particules fines PM2,5, publiée en juin 2016 par SpFrance, ainsi que sur « la valorisation économique d’un décès reposant sur la valeur officielle de trois millions d’euros proposée dans le rapport Quinet », publié en 2013.
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Evaluer l’impact des actions mises en place par les collectivités
Deux autres scénarios ont été étudiés : le scénario dit « Grenelle », où aucune des communes françaises ne dépasserait la valeur cible du Grenelle de l’environnement, à savoir 15 µg/m3 en moyenne annuelle. Il permettrait d’éviter 3.094 décès et d’économiser 9 milliards euros. Enfin, le scénario dit « Directive européenne », imagine qu’aucune des communes françaises ne dépasserait les valeurs réglementaires européennes, soit 20 µg/m3. 11 décès seraient évités, correspondant à 33 millions d’euros.
« Quel que soit le scénario, l’évaluation économique est un argument supplémentaire pour agir sur la qualité de l’air et la réduction de la pollution. De plus, il s’agit d’estimations a minima car elles concernent uniquement la mortalité. Si l’on ajoute les effets en termes de maladies (du fait des affections chroniques respiratoires (asthme, BPCO) ou cardiovasculaires), le coût sociétal est beaucoup plus élevé », précise l’AMSE-Greqam. « La prochaine étape consistera à proposer des évaluations d’actions visant à réduire les niveaux de pollution, et appellera donc à une réflexion sur les choix sociétaux actuels en matière d’aménagement du territoire et mode de production », est-il indiqué sur le compte rendu d’évaluation. L’AMSE-Greqam souligne également le rôle croissant des collectivités territoriales dans la lutte contre la pollution atmosphérique grâce notamment au transfert des compétences relatives au transport et au logement.