Bouygues Travaux Publics et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) annoncent leur partenariat concernant un « ambitieux » projet de R&D visant à « explorer des solutions innovantes » pour gérer les terres excavées. En ligne de mire : les travaux du Grand Paris Express.
Bouygues Travaux Publics et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) ont profité du salon Pollutec pour annoncer officiellement le lancement de leur partenariat pour la « gestion durable » des terres excavées. Dénommé « Immoterre », leur projet commun a pour objectif « la gestion et l’optimisation des déblais issus de travaux d’infrastructures, notamment ceux du Grand Paris Express. »
Projet de R&D, réalisé dans le cadre de l’Institut Carnot – BRGM, qui encourage les travaux de recherche scientifique en partenariat public-privé, Immoterre s’oriente autour de deux axes : la caractérisation et la stabilisation des contaminants. Plus concrètement, il s’agit pour Bouygues Travaux Publics et le BRGM de proposer deux solutions. « Une première permettant l’analyse rapide des éléments traces dans les terres excavées pour orienter les déblais vers les filières adéquates. Une seconde permettant de stabiliser ces éléments traces afin d’en réduire la mobilité, et ainsi de diminuer les coûts d’évacuation de ces terres en favorisant les installations de stockage de déchets inertes », annoncent les deux partenaires.
43 millions de tonnes de déblais pour le Grand Paris Express
Pour Hubert Leprond, responsable de l’unité sites, sols et sédiments pollués au BRGM, « cette collaboration pluriannuelle vise à proposer un processus de traitement des terres naturellement riches en éléments traces qui permettra de les immobiliser. Pour les usagers, riverains et parties prenantes d’un projet, l’enjeu est considérable : il s’agit de réduire les nuisances en diminuant les transports et les contraintes de stockage définitif. » Pour Christophe Portenseigne, directeur technique de Bouygues Travaux Publics, « renforcer notre connaissance scientifique des contaminants présents naturellement à des concentrations élevées dans les sous-sols franciliens » constitue l’un des « objectifs majeurs » d’Immoterre.
Les travaux souterrains du Grand Paris Express vont engendrer, au total, près de 43 millions de tonnes de déblais, dont une proportion non négligeable de terres non inertes au regard des critères d’admission en installation de stockage de déchets, car présentant des concentrations naturelles élevées en éléments traces (sélénium et molybdène notamment).