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POLLUTIONS

Amiante : après le non-lieu, la pollution perdure autour de Condé-sur-Noireau

PUBLIÉ LE 22 JUILLET 2019
LAURENCE MADOUI
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Amiante : après le non-lieu, la pollution perdure autour de Condé-sur-Noireau
Les juges d’instruction du pôle judiciaire de santé publique ont rendu, le 16 juillet dernier, un non-lieu dans le dossier de l’exposition à l’amiante du personnel de l’usine de Ferodo-Valeo, à Condé-sur-Noireau. Vilipendant ce « permis de tuer », les plaignants font appel, avec la conviction que l’affaire se tranchera en cassation.

Entre une permanence à l’association et l’enterrement d’une ancienne collègue, Jean-Claude Barbé a appris l’ordonnance de non-lieu sur l’exposition à l’amiante des anciens salariés de l’usine de Condé-sur-Noireau (Calvados) de Ferodo-Valeo. « Pour la justice, l’amiante est donc un scandale sanitaire sans responsable », en déduit avec « une grande colère » celui qui a travaillé 32 ans dans une usine de l’équipementier automobile. Dans la vallée de la Vère, le savoir-faire en matière textile a été mis au service du tissage et du filage de l’amiante après 1945, rappelle le vice-président de l’antenne locale de l’association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva). Rebaptisée la « vallée de la mort », la zone compte par centaines les victimes du « poison lent ».

Quel jour ont muté les cellules ?

Alain Bobbio, secrétaire général de l’Andeva, décrit la « spirale de la faillite judiciaire » d’un dossier initié en 1998 et porté, de 2007 à 2016, par la juge Marie-Odile Bertella-Geoffroy : « Au printemps 2015, la cour de cassation annule la mise en examen de hauts fonctionnaires et de membres du Comité permanent amiante - CPA, structure de lobbying qui dictait la politique de l’Etat dans les années 1980 et 1990. Fin 2016, le médecin du travail de l’entreprise – membre du CPA -, mis en examen pour non-assistance à personne en danger, voit son statut requalifié en celui de témoin assisté. Et aujourd’hui, survient un non-lieu fondé sur une argutie pseudo-juridique : du fait de temps de latence variables de déclaration des maladies de l’amiante, il est impossible d’imputer à quiconque une quelconque responsabilité ». Sur la base du même raisonnement, une ordonnance de non-lieu vient d’être rendue sur le dossier Eternit, le 11 juillet.

« Y a-t-il un permis de tuer dès lors qu’on ne connaît pas la date d’intoxication ?, s’emporte Alain Bobbio. Ce droit pourrait alors être utilisé pour toutes les substances cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques ... La question n’est pas de savoir si les cellules sont devenues cancéreuses un lundi ou un mardi : toute exposition à l’amiante concourt à la maladie. » Le secrétaire général ne s’explique pas que l’ex-patron de France Telecom soit mis en examen pour harcèlement moral quand cinq anciens dirigeants de l’usine normande n’ont pas à répondre d’homicides et blessures involontaires. Pour l’Andeva, c’est en cour de cassation que se dénouera l’affaire.

Qui traitera les friches ?

Quand la justice enterre les dossiers, l’amiante se disperse toujours dans la vallée. L’association locale a mis dix ans à obtenir, en 2015, la déconstruction de la filature de Coligny que Ferodo avait fermée en 1950. Elle bataille aujourd’hui pour que soit traitée l’ancienne filature du Plafond (photo), rachetée au milieu des années 1990 à Feredo-Valeo par la commune de Sainte-Honorine-la-Chardonne (Orne), « pour sauver 50 emplois », relate Jean-Claude Barbé. Désormais propriété de Flers-Agglomération, le site désaffecté et « bourré d’amiante » est voisin d’un cours d’eau et occasionnellement squatté. « On se mobilise sur la pollution automobile mais qui traitera les friches industrielles ? »
Usine du plafond, vallée de la Vère recadrée / Crédit : JC Barbé / DR
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