Alors qu’on pensait cet insecticide toxique non dégradable dans l’environnement, des chimistes ont réussi à identifier dans le sol antillais une vingtaine de produits de dégradation de cette molécule.
 
La chlordécone est un insecticide organochloré classé parmi les polluants organiques persistants. Elle a été massivement utilisée dans les Antilles Françaises de 1972 à 1993 pour détruire les insectes ravageurs. Son utilisation à grande échelle et sa persistance dans l’environnement sont à l’origine d’une pollution de l’ensemble du milieu, des sols agricoles au littoral en passant par les cours d’eau.

La chlordécone était jusqu’alors réputée non-biodégradable dans l’environnement. Mais, dans une récente étude, des chercheurs du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), ont caractérisé en laboratoire une vingtaine de produits de transformation issus de la dégradation de la chlordécone. Ces mêmes produits ont par la suite été identifiés dans les sols antillais. « Contrairement aux connaissances acquises jusque-là, la chlordécone se dégrade donc bel et bien dans les sols antillais et conduit à la libération progressive dans l’environnement de quantités importantes de produits de transformation », indique donc le CEA.
 
De nouveaux polluants ?

Ces résultats modifient donc profondément la vision de la pollution et de sa prise en charge, toutefois avec l’émergence des produits de dégradation une nouvelle question se pose. Ces produits sont-ils de nouveaux polluants ? De nouvelles études vont donc être désormais nécessaires pour évaluer leur toxicité.