Les bassins de la rivière Pérou en Guadeloupe et de la rivière du Galion, en Martinique ont été analysés. Crédits : Pixabay
Selon une récente étude publiée dans la revue Environmental Science and Technology, l’utilisation du glyphosate dans les cultures favoriserait la libération du chlordécone que les sols retiennent.
Pourtant interdit depuis 1993, le chlordécone est de nouveau présent dans les sols antillais. Un constat issu de l’étude publiée le 28 janvier 2021 dans la revue scientifique Environmental Science & Technology, qui montre que le chlordécone réapparaît depuis 20 ans aux Antilles françaises. En cause, l’utilisation du glyphosate, qui détruirait les racines des végétaux, favoriserait l’érosion des sols et la libération du chlordécone qu’ils retiennent depuis son interdiction.
L’analyse a été menée par des chercheurs français de l’université Savoie Mont Blanc (USMB), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et le centre de Coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). Les scientifiques ont choisi deux sites : les bassins de la rivière Pérou en Guadeloupe et de la rivière du Galion, en Martinique. Des zones concentrées par l’activité humaine et qui abritent des bananeraies et des champs de canne.
L’hérbicide libère le pesticide toxique
Les chercheurs ont prélevé des « carottes de sédiments marins » proches de l’embouchure des cours d’eau. Grâce à cette méthode d’analyse dite de « rétro-observation », ils ont pu suivre le transfert et les conséquences du chlordécone à long terme sur la biodiversité qui l’entoure. Ainsi, l’étude met en lumière « l’interaction complexe entre les caractéristiques et le comportement des pesticides, les pratiques agricoles et l’érosion des zones contaminées ».
Résultats : le chlordécone réapparait en grande quantité dans les sédiments fins des fleuves côtiers des Antilles françaises et ce, depuis plus de 20 ans. Pour cause, le glyphosate, utilisé à partir de la fin des années 1990, contribuerait à l’augmentation de l’érosion du sol ce qui a conduit à la libération du chlordécone enfoui dans les sols des anciens champs pollués.
Pour rappel, le chlordécone est un insecticide toxique interdit depuis 1993 pour raison sanitaire. Celui-ci est tenu responsable des cancers de la prostate dans les îles de la Guadeloupe et de la Martinique.