L'Atmo a étudié les incidences du biogaz par méthanisation sur l'air. Crédits : Pixabay
Une récente étude réalisée par l’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, démontre que la production de biogaz par méthanisation représenterait environ 0,3 % des émissions totales de méthane en Auvergne-Rhône-Alpes. Un résultat plutôt rassurant pour cette filière en développement.
Le biogaz est de plus en plus promu pour ses faibles émissions de polluants, mais quel est réellement son impact sur l’air ? Pour y répondre, l’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes a décidé de mener une analyse en partenariat avec le Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes, sur la production de biogaz par méthanisation. L’objectif de cette enquête est d’évaluer les impacts environnementaux du processus de méthanisation. « Le méthane étant un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique et un des polluants précurseurs de l’ozone », peut-on lire dans l’étude.
Pour rappel, le biogaz possède des caractéristiques similaires au gaz naturel. Baptisé « gaz de marais » il sert à la production de chaleur, de l’électricité ou des biocarburants. Ce gaz vert a fait son entrée parmi les énergies renouvelables en intégrant la catégorie des bioénergies regroupant l’ensemble des énergies produites à partir des matières organiques. Actuellement, la majorité de sa production est destinée à la chaleur et le reste est partagé entre la production de l’électricité et de carburant (Bio GNV).
Le biogaz par méthanisation
Le biogaz est notamment obtenu grâce à la fermentation des matières organiques. Ce processus naturel est appelé « méthanisation » et s’effectue lorsque différentes matières organiques (déchets agricoles, ménagers, industriels ou des boues urbaines) sont privées d’oxygène et se dégradent à l’aide des bactéries.
L’ensemble de la filière biogaz se caractérise par ses faibles émissions carbones. L’Agence de la transition écologique estime que son facteur d’émissions est d’environ 44,1 g CO2 équivalent / kWh PCI (pouvoir calorifique inférieur).
Des résultats « rassurants »
L’étude de l’Atmo s’est déroulée en deux temps. D’abord les chercheurs ont mis à jour les données autour des émissions de méthane « sur la base de documents de références et d’études menées par divers organismes ». Cela a permis d’identifier les principaux paramètres de quantification de ces émissions : taux de fuite, facteur d’émission, quantité de biogaz produite, et quantité de déchets méthanisés.
Ensuite, les émissions de méthane ont été estimées à partir des données de l’année 2018. Les émissions issues des méthaniseurs « représenteraient environ 0,3 % des émissions totales de méthane en Auvergne-Rhône-Alpes, tous secteurs d’activités confondus », indique l’analyse. Ce faible taux permet de relativiser l’impact de ces émissions de méthane sur la qualité de l’air. Cependant, le rapport indique que d’autres polluants de l’air doivent être étudiés tels que l’ammoniac (NH3) et le protoxyde d’azote (N2O), pour avoir une vue d’ensemble des incidences sur l’air.
De faibles taux même en 2035
L’étude s’est même projetée dans un avenir proche pour quantifier les taux des émissions de méthane liées à la filière méthanisation. En tenant compte d’une potentielle augmentation du nombre d’installations de méthanisation en Auvergne-Rhône-Alpes évaluée à 180 en 2023 et 690 en 2035, et sans prendre en considération l’amélioration de leur construction, les émissions de méthane si situeraient à 1 % en 2023 et 3 % en 2035 des émissions totales de méthane, tous secteurs d’activités confondus.
Par ailleurs, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes continue son travail de production des données sur cette filière « en prenant en compte ces émissions de méthane liées aux activités de méthanisation dans l’inventaire régional spatialisé des polluants atmosphériques ».