« Le bruit routier est la première source de nuisance sonore à Paris », déclare Dan Lert, maire adjoint à la mairie de Paris en charge de la transition écologique. Pour lutter contre cette pollution sonore, la capitale s’est engagée aux côtés de six collectivités pilotes, dans une expérimentation lancée mardi 04 janvier par le ministère de la Transition écologique qui vise à contrôler et sanctionner les véhicules émettant un bruit excessif. La mairie de Paris expérimente désormais son premier radar implanté dans le 20ème arrondissement pour détecter dans un premier temps les véhicules les plus bruyants. Les premières verbalisations sont prévues pour le printemps 2023.
L’association BruitParif, retenue par le ministère, a posé trois exemplaires de son radar sonore « Hydre » en Île-de-France. Le premier a été installé lundi 03 janvier 2022 le long de la RD46 à Saint-Lambert-des-Bois en Vallée de Chevreuse (78) et le deuxième exemplaire a été déployé le long de la RD5 (cours de Verdun) à Villeneuve-le-Roi (94). Le troisième prototype a été mis en place ce lundi 14 février le long de la rue d’Avron dans le 20ème arrondissement de Paris.
Paris s’équipera d’un second radar sonore qui sera installé cette semaine rue Cardinet dans le 17e arrondissement, précise la mairie de Paris.
Le bruit routier est la première source de nuisance sonore à Paris. Il pèse sur la santé des Parisien·ne·s qui en paient le prix fort, avec 8 mois d’espérance de vie en bonne santé en moins. Une moto débridée en pleine nuit peut réveiller à elle seule 10 000 personnes. pic.twitter.com/aKMS84Wrhz
— Dan Lert (@danlert) February 14, 2022
Une expérimentation en deux temps
L’expérimentation s’articule en deux phases, d’abord des tests sur voirie en conditions réelles sans constatation d’infractions et qui permettront d’informer les citoyens via des mesures pédagogiques. Un seuil de 90 décibels sera testé durant cette première phase au cours de laquelle aucune verbalisation ne sera effectuée. La deuxième phase d’expérimentation débutera après homologation des radars et pourra donner lieu à des contraventions.
Le niveau sonore au-dessus duquel l’infraction pourra être constatée sera fixé par un arrêté modifiant le code de la route, à l’issue de la première phase de l’expérimentation. « L’infraction sera sanctionnée d’une contravention de 4ème classe, comme prévu par l’article R318-3 du code de la route. Cela correspond à une amende forfaitaire de 135€, minorée à 90€ en cas de paiement dans les 15 jours », précise le ministère de la Transition écologique.
Un seuil sonore à ne pas dépasser
Concrètement, ce radar Hydre est capable de croiser les informations collectées par les deux dispositifs « Méduse » qui peuvent déterminer le niveau sonore produit par le véhicule le plus bruyant ainsi que sa position. Lorsque le niveau sonore dépasse le seuil de déclenchement retenu, un dossier d’infraction potentielle est ouvert au sein de l’appareil. Les véhicules peuvent être en infraction lorsqu’ils dépassent un seuil qui « pourrait être compris entre 85 et 90 décibels », détaille Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif.
Exemple d’image de contexte qui pourra être télétransmise dans le dossier d’infraction potentielle : Ici un scooter dont le niveau de bruit maximum (recalé à 7,6 m) est de 92,7 dB(A). Crédit : Bruitparif
Les images du véhicule sont ensuite récupérées via les caméras LAPI afin d’obtenir le numéro de la plaque d’immatriculation pour compléter le dossier d’infraction potentielle. Les contrôles et la verbalisation seront assurés par la police municipale de Paris.