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POLLUTIONS

[Tribune] « L’air que nous respirons est aussi important que l’eau que nous buvons »

PUBLIÉ LE 31 MARS 2022
SÉBASTIEN TELLE, DIRECTEUR-GÉNÉRAL DE FLÄKTGROUP FRANCE
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[Tribune] « L’air que nous respirons est aussi important que l’eau que nous buvons »
Sébastien Telle, directeur-général de FläktGroup France, spécialisée dans le traitement de l'air en milieu hospitalier. Crédit : DR
Après deux années de pandémie rythmées par les variants successifs du SARS-CoV-2, quelles leçons un professionnel du traitement de l’air peut-il tirer de la façon dont le virus a été combattu dans les lieux publics notamment et dans tous les espaces clos de notre quotidien (bureau, restaurant ou encore salle de gym…) ? Sébastien Telle, directeur-général de FläktGroup France, spécialisée dans le traitement de l’air en milieu hospitalier, revient sur l’importance du traitement professionnel de l’air intérieur. 

Le constat de la transmission aéroportée des particules de SARS-CoV-2 a révélé aux non spécialistes que c’est principalement dans l’air, via des particules en suspension, que le virus s’est propagé. Avec les gestes barrières, le port individuel de masques s’est très rapidement généralisé et a contribué à limiter la transmission du virus. Le second constat est que les solutions de purification de l’air ont été à la fois plébiscitées par les consommateurs et étrangement délaissées par les autorités sanitaires françaises, qui n’ont pas édicté de normes, ni procédé à des études ou même reconnu le rôle des purificateurs d’air dans la lutte contre le virus. La recommandation principale a été, pour les lieux publics, les écoles et les bureaux : renouvelez l’air en ouvrant les fenêtres (lorsque c’est possible). Un peu court ?

Chacun sait que le traitement professionnel de l’air existe depuis des décennies et contribue, chaque jour, à sécuriser des milliers de lieux sensibles. En milieu hospitalier, tous les blocs opératoires de France et d’Europe sont équipés de longue date de systèmes performants de ventilation-filtration des particules. Il en est de même dans les laboratoires et sur de nombreux sites industriels nécessitant une dépollution de l’air régulière.

Ces technologies bien connues dans le secteur du BTP, employées dans des systèmes fixes, existent désormais sous la forme de stations mobiles de filtrage de l’air, parfaitement adaptées à un usage grand public et quotidien. Ces purificateurs d’air sont tous équipés de filtre HEPA (le minimum) capables de piéger les virus, les bactéries, ainsi que les champignons, les COV (composés organiques volatils), etc. Il s’agit de technologies professionnelles, conçues pour nous accompagner dans tous les lieux publics à forte concentration de personnes : salles de classe, restaurants, mais aussi théâtres, salles de concert, boites de nuit, etc. Qui n’est jamais rentré dans une salle de cinéma à l’air vicié et reparti enrhumé ?

Réglementation du secteur

Aujourd’hui, nous avons pris conscience que l’air que nous respirons est aussi important que l’eau que nous buvons. Toutefois, une technologie sûre ne suffit pas, elle doit aussi être bien installée. C’est pourquoi le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) conduit actuellement des études en situation réelle pour déterminer les bonnes conditions de fonctionnement des purificateurs dans différents milieux : bureaux open-space, salles d’attentes, etc. Ainsi, l’ensemble des professionnels du traitement de l’air, qui plébiscitent une meilleure réglementation du secteur devraient voir leur vœu exaucé dans les prochains mois. Ceci devrait donner un véritable « appel d’air » aux entreprises concernées, dont la plupart sont françaises ou européennes.

Cela devrait aussi contribuer à assainir un marché désordonné, où prolifèrent depuis deux ans de nouveaux arrivants, fabricants d’électroménager, de meubles ou même de téléphonie, dont l’efficacité des technologies présentées reste trop souvent à démontrer. Le sujet doit pourtant être pris au sérieux. En avril 2021, Santé Publique France a estimé dans un rapport* que près de 40 000 décès seraient attribuables chaque année à une exposition des personnes de plus de 30 ans aux particules fines. Au-delà du Covid et des maladies aéroportées « classiques » (grippe, gastro...) la qualité de l’air constitue plus que jamais un enjeu dont il faudra tenir compte dans les années à venir.
 
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