D’après un nouveau rapport de l’association Respire, le niveau de pollution aux particules (PM10, PM2,5 et PM1) est « deux fois » supérieur aux abords des bouches d’aération de la RATP que dans l’air extérieur urbain.
Respire alerte sur des niveaux de pollution aux particules « anormalement élevés et alarmants aux abords des bouches d’aération de la RATP ». L’association qui a évalué le niveau de la pollution de l’air au-dessus de 18 bouches d’aération du métro parisien entre octobre 2021 et mai 2022, indique que les concentrations en particules en suspension dans l’air (PM10, PM2,5 et PM1 en μg/m3) sont en moyenne « deux fois plus élevées » aux abords de ces bouches d’aération que dans l’air extérieur urbain.
La campagne d’évaluation menée par Respire tient compte des différentes conditions de circulation des métros (à proximité des stations et en milieu de tunnel entre deux stations), les différents types de matériel (métro sur rail ou sur pneu) et dans des situations de trafic différentes (trafic dense le matin ou moins dense le midi). Résultats ? les dépassements enregistrées atteignent « parfois jusqu’à dix fois les valeurs de l’air extérieur, sur certaines tailles de particules fines (2 à 3 μm) ».
Cette pollution serait engendrée par l’usure des matériaux due au freinage des rames (notamment les particules de taille de 2 à 3 µm), contacts entre le matériel roulant et la voie ferrée ou encore la remise en suspension des poussières du fait de la circulation des rames.
Légiférer sur la pollution particulaire
Pour faire face à cette pollution, l’association recommande d’alerter la population et de restreindre l’accès et le passage sur les bouches d’aération sur l’espace public à travers l’installation de balises et de panneaux. Respire appelle également à renforcer les politiques de réduction des émissions de concentrations des particules en suspension dans l’air au sein des enceintes ferroviaires souterraines.
Mais « il est temps de légiférer sur la pollution de l’air intérieur issue du transport ferroviaire pour protéger la population ! », s’écrie Tony Renucci, directeur général de Respire. Il préconise ainsi de définir dans la loi « des seuils limites d’exposition aux particules dans l’air intérieur dans toutes les enceintes ferroviaires souterraines, et même tous les établissements recevant du public ».
Par ailleurs, Respire est dans l’incapacité de tirer des conclusions sur l’impact sanitaire de cette pollution. Pour combler ce manque de connaissances, l’association demande la réalisation d’une étude nationale sur les effets sanitaires de l’exposition de courte durée à la pollution particulaire.