Aujourd’hui, les ingénieurs sont de plus en plus sollicités pour créer et sélectionner des matériaux innovants, mais pas uniquement. La durabilité constitue désormais un critère indispensable à prendre en compte quand bien même les composants doivent être le moins coûteux que possible. D’après une étude en 2020[1], 75% des entreprises ont formalisé leur démarche RSE pluriannuelle et 84% se sont fixés des objectifs quantitatifs pour leur contribution au développement durable. Or l’industrie, y compris la construction, représente 19 % des émissions de CO2 dans le monde en 2019[2]. Par conséquent, trouver le juste milieu est devenu un défi quotidien pour les développeurs.
Des matériaux encore très polluants
Du brainstorming au produit fini, en passant par la sélection des matériaux adéquats, l’industrie s’appuie sur les dernières innovations en matière de recherche sur les matériaux pour répondre plus rapidement à la demande mondiale pressante. Toutefois, certains des matériaux innovants utilisés dans l’industrie sont aussi très polluants tant pour les personnes qui les manipulent que pour l’environnement, particulièrement lors du processus d’extraction. Par exemple, le lithium, un métal léger et excellent accumulateur d’énergie électrique, pose question du point de vue de l’impact environnemental au même titre que l’aluminium.
Très médiatisés dernièrement, le groupe des substances chimiques PFAS dit polluants éternels est devenu une source d’inquiétude forte, d’autant que ces matières sont partout : mousses incendies, revêtements en téflon. Leur composition chimique empêche leur élimination dans la nature et leur toxicité fait craindre des risques importants pour la santé et l’environnement.
À la recherche du matériau parfait
Les industriels sont à la recherche du compromis parfait entre l’innovation et un impact écologique faible. Plusieurs innovations vont d’ailleurs dans ce sens, notamment pour les matériaux de construction. Une start-up suisse est en train de mettre au point une technologique de fossilisation du CO2 atmosphérique pour piéger le CO2 dans le béton recyclé. L’Université de Chicago a, elle, développé un matériau de construction qui est à même de changer de couleur afin d’emmagasiner ou de renvoyer de la chaleur infrarouge. L’objectif est de permettre aux bâtiments de gagner en confort thermique et de réaliser des économies. Enfin dernière innovation en date, une brique en biocéramique construit à base de coquilles d’œufs qui permet d’avoir une approche durable de la céramique grâce à l’impression 3D.
Le chemin vers le matériau idéal à impact environnemental réduit est encore long à parcourir avant qu’il ne soit généralisé à l’ensemble de la production. Toutefois, ces initiatives montrent que des alternatives existent. Le choix des entreprises d’investir dans ces matériaux permettra de répondre aux attentes des consommateurs et de montrer la voie aux autres entreprises qui se montrent encore frileuses à investir dans l’innovation à portée écologique.
1 Réalisée par Deloitte, EY et le MEDEF, septembre 2020
2 https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-climat-2022/7-repartition-sectorielle-des-emissions-de#:~:text=En%202019%2C%20la%20production%20d,%2C%20y%20compris%20la%20construction).
2 https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-climat-2022/7-repartition-sectorielle-des-emissions-de#:~:text=En%202019%2C%20la%20production%20d,%2C%20y%20compris%20la%20construction).