L’entreprise Colas, filiale routière du groupe de BTP Bouygues, vient de lancer un outil permettant de mesurer les émissions de CO2 « réelles » des chantiers.
Acteur majeur du secteur du BTP, Colas, filiale du groupe Bouygues engagée dans une stratégie bas carbone et biodiversité, a mis au point une « calculette carbone », un outil qui permet de mesurer l’empreinte carbone des chantiers. Il s’agit, selon l’entreprise, du « premier outil de calcul automatisé de l’empreinte carbone des chantiers dans le secteur des travaux publics ». Baptisé « Colas Carbon Counter », ce dernier est basé sur les données quantitatives issues des systèmes d’information financiers du groupe. Il est accessible dans l’ensemble du territoire français.
Plus précisément, la calculette carbone de Colas permet de suivre et d’analyser l’évolution de CO2 au fur et à mesure de l’avancement et à la fin de la réalisation d’un chantier, en s’appuyant sur les flux physiques (litres de carburant, tonnes d’enrobés…) issus des factures. « Plus précise, commente le groupe de BTP, cette méthodologie permet aux chefs de chantier et aux conducteurs de travaux de surveiller au plus près leurs émissions carbone, d’agir pour les réduire et de partager les résultats avec leurs clients. »
La méthodologie de calcul de l’empreinte carbone développée par la filiale de Bouygues se réfère à un standard mondial : le Greenhouse Gas (GHG) Protocol. « Les facteurs d’émission sont issus de bases de données internationales et nationales reconnues », tient à préciser l’entreprise. Colas Carbon Counter a été testé, « avec succès », dans plusieurs établissements pilotes en France, avant d’être lancé sur l’ensemble du territoire français. Le déploiement de l’outil est en cours au Royaume-Uni, prochainement suivi de la Suisse et de la Belgique.
Destiné en premier lieu aux chefs de chantier et aux conducteurs de travaux, la calculette carbone de Colas s’inscrit dans une stratégie globale de refonte de la méthodologie de comptabilité carbone du groupe en se basant sur des flux physiques réels. Jusqu’à présent, ce dernier calculait ses émissions de gaz à effet de serre en s’appuyant sur son chiffre d’affaires pour le scope 3a et sur ses consommations énergétiques pour les scopes 1 & 2.
« Aujourd’hui, seules 10 % des entreprises arrivent à calculer leur empreinte carbone d’après des flux physiques, tient à faire savoir Anne-Laure Levent, directrice environnement de Colas. Diminuer l’empreinte carbone des chantiers et de leur chaîne d’approvisionnement est un vrai enjeu pour le secteur des travaux publics. La compréhension de ces émissions est très importante pour prioriser les leviers et agir, tant au niveau des chantiers que dans nos actes d’achat. »
La filiale du groupe Bouygues s’est fixé des objectifs compatibles avec l’Accord de Paris et validés par l’initiative Science Based Targets (SBTi) : réduire de 30 % ses émissions directes de gaz à effet de serre et de 30 % ses émissions indirectes en amont d’ici à 2030.