Au milieu de la zone portuaire gérée par Haropa, avec son site de 17000 m² de Gennevilliers, GDE côtoie d'autres entreprises du recyclage installées pour la même raison : l'accès au fleuve. Car pour transporter les gravats, pour les uns, et les ferrailles, pour les autres, la barge est devenue une alternative très prisée. Comme le souligne Xavier Rouchaud, directeur de région chez GDE, « ce site est stratégique pour l'entreprise, car en acheminant directement sa ferraille par la Seine vers son site de broyage de Limay, en bord de Seine, elle évite de faire circuler 200 camions par mois sur les routes ». Autre avantage, le volume embarqué : 3 000 tonnes par barge en une journée.
Manne de matières
Ce projet a été rendu possible grâce au rachat de Recylux, en 2012. Ce dernier avait signé une convention avec Haropa, mais n'avait pas commencé à aménager le site. En reprenant la convention, GDE a décidé d'investir 8 millions d'euros, en 2013, pour aménager cette friche industrielle propre et y installer ses machines. Sa presse-cisaille, d'une capacité de 1 700 tonnes de coupe, a mobilisé 4 millions d'euros de ce budget. Capable d'avaler et de trancher 6 000 tonnes de ferrailles par mois (déchets du bâtiment, rails de chemin de fer et encombrants), cette machine prépare le travail du broyeur de Limay, qui affine le traitement des métaux avant qu'ils ne soient envoyés vers les sites sidérurgiques régionaux de Riva ou à l'export grâce à l'axe fluvial et maritime Paris-Rouen-Le Havre. GDE possède, à Rouen, un centre de stockage d'une capacité de 30 000 à 40 000 tonnes de métaux permettant de charger de gros bateaux vers l'Europe et le Maghreb. Si GDE s'est ancré dans des territoires de bord de mer, plus par ticu liè rement en région Grand Ouest où sont établis deux grands hubs régionaux et une trentaine de sites de collecte, Gennevilliers, Limay, La Courneuve et Bonneuil (acquis à la suite du rachat de Recylux) sont des sites phares pour profiter de la future manne de matières générée par le projet du Grand Paris. « Les premiers chantiers de démolition au nord de la capitale auxquels nous pouvons déjà accéder représentent un total de 5 000 tonnes de ferrailles, et ce n'est qu'un début. À terme, des millions de mètres cubes de matériaux et des milliers de tonnes de ferrailles pourront être extraits et déplacés pour être recyclés », explique Xavier Rouchaud. C'est pourquoi GDE a choisi de financer trois barges et un pousseur, l'été dernier, et de doubler son parc, pour un budget de 4 millions d'euros. Un gros investissement pour un coût de transport divisé par deux. En 2014, GDE a transporté par voie d'eau 40 % des 4 millions de tonnes de matières traitées sur le territoire. En Île-de-France, 215000 tonnes sur 400 000 tonnes de matières ont été acheminées par voie fluviale, soit un peu plus de 50 % du gisement. C.M.