«N otre union sera notre force. On devra désormais compter avec nous. Mais notre action ne sera réellement efficace que dans la mesure où tous les syndicats adhérents à la Fédération se seront mis d'accord sur les grandes lignes de la politique qu'elle doit suivre et sauront mettre l'intérêt général de la profession au-dessus des intérêts des personnes et des groupes […] Dans ses relations avec les pouvoirs publics, la Fédération devra donc d'abord se faire connaître. Ensuite, inspirer confiance, et cette confiance acquise, la conserver. Vigilante et à l'affût de tout ce qui peut servir les intérêts de la profession et en assurer le développement, la Fédération ne formulera cependant que des revendications raisonnables ; mais celles-ci posées, elle les défendra énergiquement et jusqu'à satisfaction complète. » Ainsi naissait la Fédération nationale des industries et commerces de la récupération en janvier 1945, inaugurée par le discours fondateur – ici quelques extraits parus dans Le Chiffonnier de Paris du 20 janvier 1945 – de son président, Émile Savigner. oixante-dix ans après, les règles mondiales dictent le marché des matières recycler. Fini les peaux de lapin, os ou vieux chiffons pour refaire du papier. n collecte et on recycle des milliers de tonnes de ferraille, de papier-carton, e verre, mais aussi des métaux précieux, des plastiques complexes. On répare les filières de demain en investissant dans la préparation de CSR, e compost, dans le traitement des DEEE et de l'ameublement. Pendant longtemps, cette profession, si cruciale pour notre société de consommation, est restée dans l'ombre. Une époque pas si ancienne – il y a une quinzaine d'années, alors que je faisais mes premiers pas dans cette rédaction – où, pour vivre heureux, il fallait souvent vivre caché. Cette attitude a certainement nui à l'image du métier et s'est éloignée peu à peu du discours historique du président Savigner. Heureusement, la conjoncture mondiale en a décidé autrement. Les recycleurs se retrouvent sous les projecteurs, et c'est plutôt une bonne nouvelle. Les grands médias s'emparent du sujet, avec toujours quelques a priori, mais c'est finalement l'occasion rêvée, mesdames et messieurs les industriels du recyclage, de faire parler de vous, de valoriser votre métier et d'expliquer avec patience que votre activité, si ancienne soit-elle, se trouve au cœur d'une préoccupation planétaire ô combien actuelle.