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Accueil > Actualités > Recyclage > ® Jean-Philippe Carpentier « On ne laissera plus les autres parler à notre place »
RECYCLAGE

® Jean-Philippe Carpentier « On ne laissera plus les autres parler à notre place »

PUBLIÉ LE 1er DÉCEMBRE 2015
LA RÉDACTION
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
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RR : Au terme de trois ans de mandat, quel bilan dressez-vous de l'évolution de la profession et de votre présidence ? J.-P.C. : J'ai été élu président de Federec alors que le marché était relativement stable, et ce malgré une sortie de crise difficile en 2008. Aujourd'hui, au terme de mon mandat, je constate que l'industrie du recyclage se trouve une nouvelle fois dans une crise structurelle qui touche tous les secteurs et doit faire face à un changement de paradigme. Les entreprises de notre secteur sont fragiles sur fond de conjoncture économique guère favorable, et nous craignons la disparition de plusieurs d'entre elles à court terme. Depuis que je préside la fédération, je constate que notre métier a évolué vers plus de professionnalisme. Les installations, sous l'influence des réglementations, sont devenues de plus en plus industrielles grâce à des investissements dans de nouvelles technologies et à de nouvelles pratiques. La profession a donc bien pris ce virage. La présidence de Federec étant menée à titre bénévole, j'ai dû conjuguer cette fonction chronophage avec mon activité professionnelle, qui plus est, dans un contexte économique difficile. Aujourd'hui, j'ai la satisfaction d'avoir mené à bien ce man-dat, guidé plus par le plaisir et les satisfactions que par les contraintes. Je me considère comme un homme passionné, ouvert au dialogue et à l'écoute des différents interlocuteurs. Quand j'ai pris en charge la présidence de Federec, j'ai souhaité une feuille de route axée sur trois piliers : unité de la fédération, stratégie d'alliance, et professionnalisme. Tout le monde au sein de Federec parle d'une même voix, ce qui est très important pour avancer. La stratégie d'alliance porte également ses fruits : les pouvoirs publics nous reconnaissent comme des acteurs incontournables lorsqu'il s'agit de lutter contre les vols de métaux ou les sites illégaux. Nous tentons également d'instaurer des relations saines et constructives avec les éco-organismes. Le rapprochement avec la filière DEEE – Ecologic et Eco-systèmes, par exemple – a permis à chaque partie d'y trouver son compte. Enfin, le rapprochement avec la Fnade est le résultat d'une évolution de personnes, d'idées et d'envie de travailler ensemble pour faire entendre nos revendications communes. Pour que ces mutations s'opèrent sans heurts ni réticences, nous avons un devoir de clarté et d'explication envers nos adhérents. Il faut convaincre dès maintenant les recycleurs que le métier va évoluer rapidement et que nous devons être prêts pour ces changements. RR : Si vous vous représentiez pour un second mandat, quels seraient les actions que vous souhaiteriez mener et les objectifs à atteindre ? J.-P.C. : En effet, je compte me représenter pour un nouveau mandat. Cette fonction demande une grande organisation personnelle et professionnelle. Le premier objectif fixé sera de poursuivre les engagements annoncés dans la feuille de route. Nous devons renforcer les réseaux et rassembler plus d'entreprises au sein de Federec. Le rôle des présidents de région sera de 5 18: 53 Page 1 sensibiliser davantage les préfets, les élus et de marquer le terrain. Nous serons très attentifs à la réforme territoriale sans pour autant envisager un redécoupage de nos régions en interne. Parmi les lignes de conduite à déployer, il y aura aussi celles de former nos équipes permanentes, d'organiser de véritables cycles de coaching pour mieux informer, communiquer, et soutenir l'enseignement des jeunes, répondant à l'évolution industrielle et technologique de nos métiers. Enfin, le projet d'un centre d'expertise du recyclage a bien évolué durant l'année écoulée. Son objectif sera de rassembler les compétences des recycleurs et d'autres fédérations afin d'avoir une vision plus transverse des produits en contribuant à l'écoconception. Quelques suppor ts existent déjà comme le Cotrep (1) pour les emballages, mais rien pour les DEEE. Après une phase de dimensionnement, nous aborderons en 2016 sa mise en œuvre avec le soutien de l'Ademe. Il nous manquait un vrai outil pour les TPE et PME, et il sera aussi utile pour les ETI qui pourront aller jusqu'à la fabrication des produits. RR : Vous avez choisi la COP 21 à Paris pour valoriser le rôle du recyclage. Est-ce un premier pas vers une mise en lumière plus systématique de la profession ? J.-P.C. : La COP 21 représente une fenêtre de tir formidable. La médiatisation de notre profession n'est pas un but en soi, mais une conséquence. Jusqu'à présent, d'autres ont parlé à notre place de notre industrie et de nos métiers. Désormais, c'est à notre fédération et aux recycleurs de se mobiliser pour parler de leur profession. Les événements à venir, tels que le réagrément des éco-organismes et en particulier de la filière emballages, vont nous amener au-devant de la scène médiatique. Le paysage risque de bouger rapidement et l'époque actuelle reflète tout sauf l'immobilisme. Si les emballages ménagers ne représentent qu'une petite fraction de notre activité, ils préfigurent peut-être une évolution du dispositif REP dans son ensemble. Federec doit faire plus de pédagogie et transmettre des messages plus simples et non simplistes. À ce titre, notre adhésion au Mene (2) vise à nourrir les débats avec l'État et trouver des pistes de rupture. Car on ne sortira pas de la crise économique comme on y est entrés. Il faut donc réinventer l'économie et, pour cela, rassembler et stimuler les énergies. RR : Pensez-vous que le recycleur d'aujourd'hui sera le même dans dix ans ? Et, si non, comment le voyez-vous évoluer ? J.-P.C. : Je suis convaincu que les choses vont évoluer très rapidement et qu'inévitablement notre métier suivra le mouvement. Notre profession s'équipe de plus en plus de technologies, dominées par l'informatique et la GMAO (3). La dématérialisation de certaines tâches va entraîner le recycleur vers d'autres rôles, celui d'exper t conseiller, d'acteur dans l'écoconception des produits. Les choses allant de plus en plus vite, il faut pour cela détecter les signaux faibles de la crise actuelle pour mieux appré-hender une autre façon de recycler, ainsi que les nouveaux gisements. J'entrevois, dans ce domaine, un éclatement des flux de matières qui pourrait favoriser l'émergence de micro-entreprises du recyclage. La massification ne doit donc pas se faire aux dépens d'une économie locale. À l'occasion de notre assemblée générale, le 17 décembre à Paris, nous célébrerons les 70 ans de Federec et, à ce titre, la commission Prospective et Innovation présentera un livre blanc sur le métier du recycleur à l'horizon de 2030. Federec a par ailleurs choisi la commission Jeunes pour réaliser une rétrospective sur les 70 ans de la fédération. Ce sera une passe d'armes symbolique entre ancienne et nouvelle génération, comme il se doit.
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