Chaque jour, près de 1 000 réfrigérateurs et congélateurs usagés franchissent l'enceinte de la plateforme de 34 000 m2 pour y être traités. En 2015, Terecoval a prévu de valoriser 10 000 tonnes de GEM froid (soit environ 200 000 appareils), qui proviennent pour l'essentiel de 19 départements de Rhône-Alpes, Bourgogne, du Centre, du Limousin et d'Auvergne. Fournisseur principal de Terecoval, l'éco-organisme Eco-systèmes anticipe un doublement des volumes d'ici à 2020. 70 tonnes de gaz valorisé par an De quoi satisfaire l'entreprise, la seule sur ce territoire à prendre en charge ce gisement dans les règles de l'art. Premier site certifié Weelabex en France, Terecoval a démarré son activité il y a près de dix ans. Elle a forgé son expérience avec une installation basée sur un procédé allemand breveté. « Mille frigos par jour, cela correspond à 70 tonnes de gaz valorisé par an et 40 tonnes d'huile récupérée des compresseurs », précise Christian Blanc, le directeur général. Pour mener à bien ces opérations de dépollution et de traitement des matières, l'entreprise a investi dans un premier temps 5 millions d'euros. La composition des réfrigérateurs est relativement simple, ce qui explique un taux élevé de valorisation à 95 %. Les produits sont acheminés dans le bâtiment où ils sont triés par catégories (frigos classiques, anciens, américains, congélateurs). Puis, le démontage manuel commence pour enlever le verre (1 à 2 % du poids), les câbles d'alimentation, les interrupteurs – composés parfois de mercure –, les moteurs et les cartes électroniques, quand il s'agit de congélateurs ou de frigos américains. Place ensuite aux opérations mécaniques, à commencer par le traitement frigorifique. Les appareils défilent sur un tapis très lentement, et les employés perforent tout d'abord les compresseurs pour extraire et récupérer gaz et huile. Chaque frigo contient en moyenne 300 g de gaz, les deux tiers étant concentrés dans les mousses isolantes. Celles-ci sont récupérées lors d'une phase de broyage puis agglomérées en briquettes pour devenir combustibles. De l'azote est injecté à ce moment pour éviter toute explosion, en raison du gaz. Celui-ci est liquéfié et récupéré en fût et sera détruit par la suite. Plusieurs opérations de broyage se succèdent ensuite, réduisant au fur et à mesure la granulométrie des matières. Après le broyage de la carcasse, un procédé aéraulique va séparer les métaux et les plastiques. L'acier et les non-ferreux, comme l'aluminium et le cuivre, sont triés puis séparés entre eux grâce à des courants de Foucault. Le poids d'un frigo est constitué pour moitié de métaux. Les fractions de plastique (PS et ABS) sont envoyées au groupe Vacher (43), qui les conditionne pour l'industrie de la plasturgie. À ce jour, la France recense neuf sites de dépollution et de traitement de GEM froid. Alors que la filière française des DEEE s'accroît en captant davantage de volume, Terecoval, qui a réalisé 6 millions de chiffre d'affaires en 2014, envisage d'investir dans un nouvel outil de traitement plus moderne, moyennant un coût de 3 à 4 millions d'euros. La ligne actuelle serait alors réservée au traitement des PAM, un nouveau flux entrant sur le site savoyard. n