C'est l'un des tout derniers centres de tri de collecte sélective équipés du procédé Recyfilms proposé par Ar-Val pour l'extraction des films en plastique. Mais ce n'est pas son unique originalité. La nouvelle unité de Valor Béarn, à Sévignacq (64), conçue pour traiter tous les plastiques, respecte la nouvelle norme NF X35-702 sur l'ergonomie des cabines de tri. Après une phase de réglages, l'installation doit être opérationnelle en janvier 2016 – aboutissement d'un chantier commencé en mars 2014. Elle collectera les déchets de près de 350 000 habitants. L'unité a nécessité un investissement de 14 mil-lions d'euros H.T., dont 34 % ont été pris en charge par l'Ademe et le conseil général des Pyrénées-Atlantiques. Elle a une capacité de 20 000 tonnes par an et un débit nominal de 8,5 tonnes l'heure. Inddigo en a assuré la maîtrise d'œuvre et Ar-Val le process – avec des trieurs optiques Titech. Comdec Paal a fourni un compacteur à refus de tri, une presse à paquets pour l'acier et une presse à balles, reliée à une supervision informatique. « Avec la mise en balles, les matériaux sont vendus 20 euros de plus à la tonne, et nous gagnons en propreté sur le site », note Patrick Lafitte, responsable du projet au syndicat mixte. Un séparateur à courants de Foucault sert à extraire, dans les fines, les petits objets en aluminium, de type capsules de café ou canettes. L'ensemble doit permettre de recycler plus de 90 % des flux entrants. 28 agents valoristes Pour le syndicat, l'objectif était de remédier à la vétusté des équipements. En faisant le choix de l'automatisation, il a essuyé une grève et un douloureux plan social, qui s'est soldé par la suppression de 22 postes. « Un trieur optique remplace deux agents par équipe, voire plus, analyse Patrick Laffite. Le tri manuel induit des emplois, mais ces derniers sont difficiles et peu valorisants. Notre choix a été guidé par l'amélioration des conditions de travail et la réduction du nombre de gestes à l'heure. L'ancien site impliquait une équipe en travail de nuit, ce qui n'est plus le cas. » La nouvelle unité emploie 40 collaborateurs, dont 28 agents valoristes répartis en deux équipes prenant en charge le contrôle qualité. Lors de leur prise de poste, ces derniers disposent de dix minutes pour s'habiller, suivies de dix minutes d'échauffement, sous la houlette du chef d'équipe. Ce type de séance existe à Valor Béarn depuis 2009. Les agents sont formés par un ergonome-kinésithérapeute. Dans le nouveau centre, les séances se déroulent dans une salle équipée de barres, consacrée exclusivement à cette activité. La cabine de tri, climatisée, chauffée, prend place dans une architecture conçue pour recevoir la lumière du jour. « Il y a tellement de lumière que les trieurs optiques ne fonctionnaient pas, au début, souligne Patrick Laffite. En conséquence, ils ont tous été équipés d'une bâche noire. » Sur le plan de l'énergie, les bâtiments sociaux et la cabine de tri sont chauffés au bois communal, broyé en plaquettes par deux chaudières de 200 kW chacune. n