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RECYCLAGE

Les matières recyclées font une percée

PUBLIÉ LE 1er DÉCEMBRE 2015
LA RÉDACTION
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Dans le monde de la construction tous secteurs confondus, on estime chaque année à 500 millions de tonnes la quantité de matériaux utilisés et à 25 % le taux de matières issues du recyclage et de la valorisation (matériaux réu­ tilisés non transformés). La part des travaux publics est majoritaire dans le recyclage. Les normes techniques sont bien en place pour les appli­cations routières avec une acceptation plus ou moins acquise pour les enrobés routiers et les mâchefers… L'enjeu porte davantage sur l'intégration de matières recy­clées dans les matériaux du BTP, une idée à laquelle est sensible l'Unicem. La pro­duction de granulats recy­clés sert généralement à la mise en œuvre de tech­niques routières, mais pour­rait profiter au BTP, avec le développement du projet Recybéton. « Les granulats de recyclage représentent une ressource plus accessible, dont la qualité n'a rien à envier aux granulats naturels. Pourtant, nous vivons dans un monde où la qualité objective n'est pas forcément perçue », souligne Christophe Jozon, président de la commission recyclage à l'Unicem. On pourrait dire qu'il existe deux courants de pensée dans ce domaine : celui, optimiste, qui mise de façon peut­être excessive sur le tout recyclage, et l'autre, basé sur le principe de précaution, qui entraîne a contrario la production (excessive) de guides méthodologiques afin de s'assurer que le recyclage répond bien aux critères qua­litatifs et environnementaux en cours. « En allant trop loin dans les spécificités, on risque de décourager les maîtres d'ouvrage et de susciter la méfiance et un coût supplémentaire engendré par les précautions à prendre », avance Christophe Jozon. Le bon matériau au bon endroit Nous avons donc ici plus affaire à une qualité perçue et, dans bien des cas, les caractéristiques techniques exigées sont plus contrai­gnantes pour l'emploi du recyclé que celui de maté­riaux naturels. « En France, nous sommes dans une culture technique et de maxi-sécurité. Le poids des normes est impor tant, explique Christophe Jozon. Le projet Recybéton en témoigne. Alors que tous les acteurs sont d'accord pour avancer vers une démarche d'économie circulaire, les freins portent aujourd'hui sur la réglementation. » Les normes européennes et françaises intègrent la possibilité d'in­corporer du béton recyclé, mais les contraintes sont telles qu'il n'a pas été pos­sible jusqu'à maintenant de le faire. « Il faut de la qualité, mais pas de surqualité et, dans ce cas, nous devrions accepter un relâchement du faisceau des contraintes des normes tout en produisant de la matière technique irréprochable. » Il faut aussi le bon matériau au bon endroit : « Obliger à intégrer du granulat recyclé si c'est pour le faire voyager sur de longues distances alors qu'on a des ressources naturelles à portée de main serait un non-sens, nuance le responsable recyclage de l'Unicem. Il faudra donc prendre en compte un ensemble de paramètres qui recensent la proximité, la disponibilité du gisement et la qualité pour le bon usage. » Pourtant, malgré ces dis­cours de bonne volonté, cer taines organisations comme Federec BTP, déve­loppant la filière de recyclage des déchets du bâtiment, avouent ne pas percevoir trop de changement sur le terrain. « Maintenant que tout le monde est prêt à servir l'économie circulaire, nous avons besoin des grands syndicats professionnels comme l'Unicem, la FNTP, et la FFB pour jouer un rôle moteur dans l'incorporation de matières recyclées, décrit Erwan Le Meur, président de la branche BTP de Federec. La sortie du statut de déchet pour les granulés recyclés fait toujours l'objet de fortes réticences. En qualité de recycleurs, nous nous sentons souvent un peu seuls. » Pour contribuer à ce coup d'ac­célérateur, Federec espère bien convaincre l'ensemble des acteurs de la filière, à l'occasion de la révision en 2016 du Code des marchés publics : « Car à ce jour, si la loi sur l'économie circulaire invite à cette pratique, il manque encore des outils pour y accéder. » Du côté des matériaux d'iso­lation, une large gamme de produits est mise au vert, faisant la promotion du recy­clage en boucle fermée ou bien utilisant des déchets post­consommation comme le textile ou la cellulose, issus d'autres applications. Chez le fabricant de laine de roche Rockwool, on a opté pour la carte du recyclage en boucle. Un service de reprise gratuite des chutes de pose, appelé Rockcycle, permet à l'entreprise de récupérer ses déchets propres pour les réintégrer dans de nouveaux produits isolants. Cette col­lecte réalisée dans des big bags contribue également à réduire les déchets dans les bennes de chantier. Des débouchés dans le bâtiment D'autres projets sur la col­lecte et le recyclage de déchets de chantier post­consommation sont à l'étude en partenariat avec le Syn­dicat des recycleurs du BTP (SR BTP). Ce dernier met actuellement les bouchées doubles pour promouvoir le recyclage des déchets de chantier et faciliter la vie des entreprises de collecte et des industriels consommateurs. Cela s'est traduit par l'éla­boration de deux conven­tions signées lors du dernier salon Batimat avec le Snefid (Syndicat national des entre­prises de la filière déchets) et l'industrie du plâtre (Snip). L'idée du président du SR BTP, Gilles Nantet, qui est aussi à la tête d'une entreprise de recyclage de plâtre en Savoie, est de faci­liter les échanges entre les deux parties pour augmenter la collecte des déchets de plâtre et améliorer la qua­lité du tri. Les initiatives existent, mais restent encore insuffisantes selon Vincent Hannecart, vice­président du Snip et directeur commercial chez Placoplatre. Dans ce secteur, les volumes recy­clés en 2014 ont atteint 66 000 tonnes. Capables d'intégrer du plâtre issu du recyclage dans de nouvelles plaques jusqu'à 30 %, les plâtriers comptent sur ce nouveau rapprochement pour accélérer la mise en place de bonnes pratiques et répondre aux objectifs de la LTE. Dans la filière des textiles, l'éco­organisme Eco­TLC et ses partenaires industriels ont pris les choses en main, en consacrant un budget important à l'innovation et au développement de nou­veaux débouchés pour les textiles usagés. C'est dans le bâtiment et les produits isolants que les pistes sont les plus fécondes. Le Relais, précurseur en la matière, a développé en 2007 le pro­duit Métisse, certifié Afaq écoconception par l'Afnor. Fort de son expérience, il poursuit l'aventure avec un projet de dalles acoustiques pour faux plafonds, à partir du produit Métisse. Bénéfi­ciant d'un soutien d'Eco­TLC de près de 170 000 euros, le collecteur de textiles tra­vaille avec l'équipementier automobile Wecosta, spécia­lisé dans le thermoformage de fibreux, et qui souhaite diversifier ses marchés dans le secteur du bâtiment. Des essais ont déjà montré la compatibilité des deux pro­cédés, Métisse et Wecosta. La phase de développement porte sur dix­huit mois, de la conception à la première production pilote avant un début de commercialisation prévu d'ici à deux ans. Dans le même domaine, Framinex et Ecotextile se sont lancés dans la mise en œuvre d'un écran d'isolation phonique extérieur en béton léger. Des tests de mélange de béton et de textiles prépa­rés ont donné des résultats encourageants. L'industria­lisation et la commercia li­sation du nouveau produit Viacover sont envisagées d'ici à 2016. Enfin, Béton de chiffon est une nouvelle gamme de produits acous­tiques et esthétiques com­posés de textiles recyclés et mis au point par un col­lectif de jeunes diplômés de l'école de design Boulle. Sa production a été confiée à la société Innortex, spécia­lisée dans le recyclage des mousses et des textiles. Recyclage en boucle fermée Récupérer des matériaux (moquette, profilés PVC, vitrages) sur chantier avec la mise en œuvre de disposi­tifs de tri spécialisés pour les recycler dans de nouveaux produits de même origine, c'est la tendance affirmée dans plusieurs branches du bâtiment. À commencer par l'industrie du revêtement de sol (Tarkett, Desso, Gerflor), qui parvient à recycler à des taux élevés presque tous les composants de dalles de moquette ou de revêtements en PVC dans la production de nouveaux revêtements de sol. Idem pour la filière de verre plat, que les recycleurs souhaiteraient développer davantage. En 2012, selon l'Ademe, 75 % des fenêtres issues des chantiers étaient jetées en mélange avec les autres déchets non dange­reux sans espoir de pouvoir récupérer le vitrage pour le recycler sous forme de cal­cin, ce dernier étant utilisé pour fabriquer l'un de ces trois produits usuels : verre d'emballage, laine de verre et mousse de verre. L'objectif de développer une filière en boucle fermée (verre plat en verre plat) vise une plus haute valeur ajoutée économique et environne­mentale que les trois autres. À ce titre, des partenariats ont vu le jour entre recycleurs et industriels du vitrage. À commencer par la collecte des menuiseries par Lapeyre, Paprec et Saint-Gobain en 2013 et le lancement du projet Revalo (réduction et valorisation des déchets) en 2011 qui implique AGC, GTM Bâtiment, Veka et Veolia Pro­preté. Soutenu par l'Ademe, ce projet favorise un recy­clage en boucle des fenêtres PVC en fin de vie. Outre la récupération et le recyclage du PVC dans de nouveaux profilés, Revalo a pour ambition de recycler en boucle le verre plat avec comme conditions avancées par le verrier AGC Glass : un taux de KSP (céramique, pierre, porcelaine) inférieur à cinq grammes par tonne de calcin. Le respect de ce taux par un recycleur dépend du mode de traitement, du mode de collecte des vitrages (impliquant la propreté des bennes) et de la propreté de l'espace de stockage. Depuis le lancement de cette filière, 40 000 fenêtres ont été recyclées en verre plat ou en verre bouteille par défaut (chiffres de 2014). La volonté du consortium est à présent d'étendre la filière à l'échelle nationale. Sur le plan économique, il s'avère que cette opération est rentable. Ainsi, en Île-de-France, le tri du verre plat permettrait d'effectuer un gain de 25 à 50 % par rap­port aux coûts de gestion des DIB. n
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