Dans le cadre de la filière DEEE, le recyclage des réfrigérateurs en fin de vie représente un gisement important, de l'ordre de 1,5 million d'unités par an en France. Au cours du démantèlement de ces appareils, plusieurs opérations s'avèrent délicates et complexes, car elles touchent des pièces métalliques à forte valeur ajoutée ou des substances à risque. Parmi les composants concernés, les compresseurs contiennent de l'huile et des gaz, mais aussi du cuivre et des terres rares. Ils présentent un fort risque d'explosion ou d'émission en cas de broyage avec le corps du réfrigérateur. La société USM, installée à Communay (Rhône) et spécialisée dans le trading et la valorisation de métaux, a développé un nouveau procédé de sécurisé de traitement, avec le soutien de l'institut polytechnique de Grenoble et de l'Ademe, labellisé par Inov'R et Axelera. Il s'inscrit dans le projet Udecof lancé début 2015 pour une durée de vingt-quatre mois. Objectif : exploiter un système d'ouverture automatisée sans faire appel à des techniques thermiques à flamme ouverte, pour mieux protéger l'environnement et les conditions de travail des salariés, et qui repose sur quatre principes : l'emploi d'une machine tournante pour garantir une cadence de traitement (1 000 pièces par jour), une ouverture du compresseur sans flamme, la robotisation de l'opération pour épargner l'opérateur, et un traitement de surface pour valoriser les métaux non contaminés en surface. USM est impliquée depuis deux ans dans la conception d'un prototype à découpe manuelle. Une campagne d'essais a d'ores et déjà permis de valider le principe de découpe des compresseurs. Pour traiter les fractions métalliques et garantir un taux de valorisation maximal, USM envisage l'emploi d'un agent de coalescence des huiles sans solvant ni réactif chimique. Un dépôt de brevet est à l'étude. Et une ligne de traitement pourrait voir le jour fin 2016.