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RECYCLAGE

Recherche bonnes nouvelles désespérément

PUBLIÉ LE 1er FÉVRIER 2016
LA RÉDACTION
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Début d'année mouvementé pour les plastiques issus de la collecte sélective. Avec un baril de pétrole qui a dégringolé de 75 % en dix-huit mois, pour passer sous la barre des 30 dollars, les résines vierges ont accompagné le mouvement et risquent de pénaliser durablement la filière du recyclage. Une situation surtout préoccupante pour le PET, dont le vierge affiche des prix très en dessous des niveaux favorables à la régénération, de 850 euros la tonne sur le marché spot à 900 euros pour des prix contrat. Avec des cours à 1 500 euros la tonne, le PEHD est moins touché, mais l'inquiétude demeure en aval face au manque de visibilité et de débouchés dans les carnets de commandes. La situation a notamment fait réagir Valorplast qui, averti par ses principaux clients d'un risque de chute des cours au premier trimestre, a choisi d'ajuster à la baisse ses prix de reprise versés aux collectivités pour le premier trimestre : le prix moyen des bouteilles et flacons triés en trois flux passe ainsi de 194 euros/t en dernier trimestre 2015 à 184 euros/t. Une baisse due à la situation du PET clair. En France, on trouve des balles de PET clair à 250-260 euros la tonne livrée, des prix similaires à ceux pratiqués en ce moment en Italie et sur les basses qualités allemandes, quand les meilleures qualités outre-Rhin dépassent les 300 euros. En aval, le marché des paillettes régénérées destinées au marché de la feuille ne fonctionne pas trop mal : « Certes, il n'y a presque plus de clients en France, mais l'export vers l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne marche assez bien pour nous », reconnaît Christian Crépet, directeur général de Sorepla. La chute des cours du vierge est plus préoccupante pour le granulé régénéré destiné au contact alimentaire et ses opérations supplémentaires de décontamination et d'extrusion, qui renchérissent son coût et pénalisent sa compétitivité. Seule une politique d'utilisation de rPET volontariste des industriels (Danone, Coca-Cola, Roxane) soutient encore la filière. Extension des consignes, phase 2 C'est dans ce contexte tendu pour les acteurs du recyclage des plastiques que débute une année charnière, qui s'achèvera par le nouvel agrément des éco-organismes et le déploiement de la deuxième phase d'expérimentation des consignes de tri. Après la première phase lancée en 2012 pour 3,7 millions d'habitants, la seconde tranche englobe 160 collectivités réparties dans 40 départements et 37 bassins de tri regroupant 11,6 millions d'habitants, soit au total, fin 2016, près d'un quart de la population française. La nouvelle phase d'extension s'appuie sur une organisation en trois flux rigides avec un mixte PET clair (bouteilles, flacons, barquettes), un mixte PET foncé et un mélange PE/PP/PS, qui pourra être séparé par certains centres de tri, mais devra le plus souvent être surtrié en trois flux par les recycleurs. Un quatrième flux devra être trié par les centres de tri retenus pour l'extension de consignes : les films PE. Ces derniers se comportant comme des corps plats, des équipements spécifiques sont nécessaires en centres de tri : « Les centres retenus sont donc ceux qui ont investi pour trier correctement les films avec une séparation entre PE, que l'on va recycler, et les PP et multicouches », détaille Catherine Klein, directrice générale de Valorplast. Avec l'extension, ce sont des quantités supplémentaires de PET, PE, PP et PS qui se retrouveront dans le gisement des collectivités. D'après des analyses provisoires faites en 2015, Valorplast estime que ses balles de PET clair contiennent environ 6 à 7 % de barquettes, les balles de PET foncé environ 2 % et le mixte PE/PP/PS de 60 à 70 % de PE pour 30 à 40 % de PP (très majo-ritaire) et PS. Côté PEHD, jusqu'à l'extension, les flux contenaient moins de 10 % de PP, mais l'apport de barquettes provoque des dépassements de seuils. Ce qui oblige les recycleurs à surtrier pour limiter le taux de PP car le traitement du PEHD ne tolère pas plus 8 % de PP, au risque de dégrader ses propriétés. Collecter plus pour recycler plus ? La collecte française reste déficitaire par rapport aux capacités des recycleurs. « L'extension vers un nouveau gisement de déchets plastiques doit être perçue comme un apport complémentaire qui devrait permettre aux recycleurs de limiter leurs achats externes, d'avoir un meilleur taux de remplis­sage des lignes de traitement et une diversification en termes d'en­trants comme de débouchés », soutient Robert Bonnefoy, responsable commercial, qualité et développement de Valorplast. « Avec l'extension des consignes de tri, on assiste aussi à une crois­sance de près de 10 % des bou­teilles et flacons sur le territoire concerné, souligne Catherine Klein, la communication autour des nouveaux emballages à trier rebooste le geste de tri, ce qui est vrai pour les plastiques mais aussi pour d'autres matériaux. » Du côté des recycleurs, on n'est pas aussi optimiste : « Il faut arrêter de penser que plus on collecte, plus on recycle », avertit Christian Crépet, qui pointe notamment des risques de baisses de rendement coûteuses sur les lignes de traitement et les opérations de surtri indispensables sur les entrées de matières si la qualité se dégrade trop. Même son de cloche chez Freudenberg : « Plu­tôt que de stimuler la collecte des bouteilles, il a été décidé d'aug­menter les volumes de collecte en introduisant des polluants, PET blanc, opaques et autres bar­quettes qui dégradent la qualité du gisement, regrette Jean-Noël Stattner, responsable des achats chez Freudenberg-Politex, et avec la chute des cours du vierge, il est impossible de répercuter les baisses de rendement sur nos prix de vente. » Aujourd'hui, le niveau de qualité du tri sur le gisement capté est inégal et pas toujours au niveau de ce qu'attendent les recycleurs. « En revanche, quand le cahier des charges des recycleurs est atteint à 95 %, il n'y a aucun pro­blème pour recycler les produits, nous avons donc besoin d'équi­pements en amont pour entrer dans ce cahier des charges », pointe Robert Bonnefoy. Confirmation chez Schroll : « Notre nouvelle installation de tri a été dimensionnée pour être com­plétée, à terme, d'équipements permettant d'assurer un surtri, déclare le directeur des ventes Hugues Bapst, mais l'inves tis­sement est en attente car aucune collectivité avec lesquelles nous avons contractualisé n'est encore concernée par l'extension. » PET opaque : un vrai problème La présence croissante de PET opaque dans les flux de PET coloré est un problème majeur, reconnu par tous les acteurs de la filière. Dans une note de synthèse publiée en décembre dernier, le Cotrep (Comité technique pour le recyclage des emballages plastiques) met en garde sur les risques de perturbation de la filière de recyclage du PET dans la fibre et la réduction des débouchés liés à la présence des opaques. « Au niveau des balles de PET coloré, la part de PET opaque mesurée est de 10 % en 2014, soit une croissance de 45 % en deux ans », précise la note du Cotrep. Parmi ces tonnages, les volumes de PET blanc « laitier » en représentent la moitié (2 000 t) ; le reste provenant d'autres secteurs (huiles, hygiène, détergents, jus de fruits…). La croissance du PET opaque dans les emballages est continue depuis plusieurs années et il est inutile d'espérer voir la tendance s'inverser, compte tenu de ses atouts face au PEHD : marketing (brillance, formes originales), technique (facilité de mise en œuvre par rapport au PEHD), économique (surcapacité mondiale, chute du cours du vierge). Il faut donc essayer de le traiter, voire de trouver d'autres débouchés. « Tant que les opaques sont en quantité limitée, ils peuvent res­ter dans le flux des PET foncés, mais leur croissance devient pré­occupante », reconnaît Catherine Klein. De son côté, Jean-Noël Stattner avertit : « Sur l'une de nos applications en non-tissé, on passe du PET blanc mais le marché de la fibre, lui, n'en veut pas, car les opaques colorent la fibre en gris. On doit donc sur­trier pour vendre. Et avec tous les nouveaux polluants, on ne gagne pas d'argent. » « Ce qui a fait le succès du recyclage du PET, c'est la clarté du matériau et le fait qu'il ne se déstructure pas quand on le chauffe, martèle Christian Crépet. S'il n'est plus clair, il redevient un polymère banal et ses applications dans l'emballage se ferment. » Dans son projet de recherche SéRéPlast IV, lancé en janvier, Valorplast compte étudier dans un groupe de travail le tri des opaques. « Une série de tests sera menée pour évaluer la possibilité de trier les opaques, trier le PET blanc ou faire des campagnes de régénération spécifiques der­rière », explique Thomas Etien, responsable produit chez Valorplast. Le recyclage chimique, qui laisse peu d'espoir compte tenu des nombreux additifs et des coûts, pourrait aussi être testé dans un second temps, avant la valorisation en CSR, en dernier ressort. Discussions autour du nouvel agrément Depuis septembre dernier, les acteurs de la filière emballages confrontent leurs points de vue dans des groupes de travail en vue de la rédaction du nouvel agrément (2017-2022), dont l'un des points clés, en plus du maintien de l'objectif de 75 % de recyclage, est la généralisation des consignes de tri à l'ensemble des emballages plastiques d'ici à 2022. Avec l'impact que l'on imagine sur l'organisation du tri en France. « Je trouve les discussions plutôt positives, note Christian Crépet. Chaque partie défend ses positions mais on s'écoute, ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé. » Pour les recycleurs, l'un des enjeux est de conserver un premier tri correct, qui permet de recycler les matières dans de bonnes conditions, à la fois techniques et économiques. « L'enjeu est de savoir où placer le cur­seur du tri pour faire en sorte que la matière collectée ne soit pas exportable », avertit Christian Crépet. Certaines collectivités voudraient ainsi se libérer des charges du tri en s'orientant vers un tri primaire, qui serait ensuite affiné dans des centres de surtri ou chez les recycleurs. « Mais pour surtrier, les recycleurs doivent investir, alors qu'ils sont tous dans une situation peu enviable, et la concurrence a priori durable du vierge à bas prix n'arrange rien », pointe Jean-Noël Stattner. Le principe de proximité rappelé par la loi de transition énergétique doit être déployé dans le prochain agrément. « C'est le choix de Valor­plast depuis longtemps, rappelle Catherine Klein, plutôt la France et l'Europe que le grand export, mais c'est aussi une manière de rassu­rer les recycleurs qui ont investi dans un outil et qui ne veulent pas voir les tonnages s'en aller. » Si la gestion des nouveaux flux de plastiques, de la pollution par des opaques et leur impact sur la collecte et les débouchés des filières en place peuvent préoccuper les recycleurs à moyen terme, ils ont d'autres soucis à brève échéance. En premier lieu, le niveau du prix des résines vierges, essentiellement le PET, qui n'en finit pas de dégringoler. Avec le risque de voir des secteurs utilisateurs comme la fibre ou le bottle-to-bottle basculer vers le vierge et entraîner des défaillances en cascade. Car il n'y a rien de pire que de vendre un produit dont personne ne veut. n
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