Antoine Frérot, le P-DG de Veolia, a annoncé l'acquisition de Kurion, une entreprise américaine spécialisée dans les technologies d'assainisse-ment nucléaire. Cette opération s'inscrit dans la stratégie du groupe français de devenir un acteur majeur de ce marché à forte valeur ajoutée sur lequel il s'est implanté en 2013 en signant un partenariat avec Areva et en créant une filiale spécialisée Asteralis. « Depuis trois ans, Veolia a construit sa crédibilité sur ce secteur en obtenant les certifications et accréditations nécessaires et en se dotant des compétences de caractérisation », explique Antoine Frérot. Avec Kurion, le groupe va profiter d'une filière intégrée d'assainissement des équi pements nucléaires et de traitement des déchets faiblement radioactifs. En effet, l'entreprise américaine dispose de savoir-faire particuliers mis en œuvre à Fukushima, notamment sur les technologies robotiques d'accès en milieu confiné et sur les solutions de capture d'isotopes radioactifs. Les ambitions de Veolia se concentrent donc uniquement sur les déchets de faible activité, qui représentent 96,8 % des volumes de déchets radioactifs. Le groupe vise en fait trois secteurs : le traitement des déchets faiblement radioactifs, l'assainissement des équipements nucléaires et le dé man-tè lement. « Aujourd'hui, près de 400 réacteurs sont en activité, dont 100 à 150 seront arrêtés d'ici à 2030. S'y ajoutent 50 centres de recherches à démanteler », compte Antoine Frérot. Il affiche à l'horizon 2020 un chiffre d'affaires de l'ordre de 250 millions de dollars par an sur le marché du traitement et de 100 à 150 millions pour celui de l'assainissement des équipements, soit un total de 350 à 400 millions de dollars pour l'ensemble de l'activité, à compa rer aux 100 millions d'euros du carnet de commandes en 2015 d'Asteralis . Géographiquement, Veolia a choisi de concentrer ses efforts sur les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et le Japon et attend l'ouverture du marché allemand. DB